Enjeux

Rechercher

NOUS TRAÇONS LA VOIE AU DÉVELOPPEMENT DURABLE

NOTRE PROCESSUS

Notre processus aide le Canada à trouver des solutions de développement durable intégrant les considérations environnementales et économiques afin d'assurer la prospérité et le bien-être de notre nation.

EXPLORER

We rigorously research and conduct high quality analysis on issues of sustainable development. Our thinking is original and thought provoking.

RASSEMBLER

We convene opinion leaders and experts from across Canada around our table to share their knowledge and diverse perspectives. We stimulate debate and integrate polarities. We create a context for possibilities to emerge.

CONSEILLER

We generate ideas and provide realistic solutions to advise governments, Parliament and Canadians. We proceed with resolve and optimism to bring Canada’s economy and environment closer together.

2.2 Potentiel de croissance à faible intensité de carbone

Définir notre avenir : Vers une économie faible en carbon
 

Les secteurs producteurs de BSFIC sont encore émergents et il est compliqué de les circonscrire en tant
que « secteurs » à proprement parler dans les comptes économiques nationaux, aussi est il difficile de
mesurer l’ampleur actuelle de l’activité économique associée aux BSFIC. Dans le but d’estimer la taille
du marché des BSFIC pris globalement, nous avons utilisé comme point de départ l’analyse effectuée
par l’Agence internationale de l’énergie, qui établit des prévisions relatives à l’évolution des secteurs des
BSFIC à la fois selon un scénario de maintien du statu quo et selon un scénario où l’avenir se caractérise
par des restrictions marquées touchant les émissions de carbone, ce qui se traduit par une stabilisation
des concentrations atmosphériques de CO2 à un niveau de 450 ppm. Nos estimations de la taille du
marché intérieur ont été établies à partir d’un large éventail de sources, dont le modèle CIMS (système
canadien de modélisation intégrée), qui conjugue économie et énergie, de même que des données de
Statistique Canada et l’information recueillie lors d’une vaste revue de la littérature (notre méthodologie
est décrite à l’annexe 6.2)a. Le Tableau 4 présente nos estimations de la valeur du secteur intérieur des
BSFIC au sein de l’économie canadienne en proportion des dépenses totalesb, du produit intérieur brut
(PIB, valeur ajoutée) et de l’emploi.

Tableau 4

Tableau 4

Si l’on se fie aux travaux que nous avons menés dans le prolongement de l’analyse de l’Agence internationale
de l’énergie27, les dépenses reliées aux BSFIC à l’échelle mondiale sont considérables, et
elles augmentent rapidement.
La valeur du marché mondial des BSFIC, qui se chiffrait à 339 milliards
de dollars en 2010, atteindra 3,9 billons d’ici 2050 selon un scénario de maintien du statu quo. Ce chiffre
estimatif des dépenses en 2050 fait plus que doubler dans le scénario de restriction des émissions, les
dépenses s’élevant à 8,3 billions de dollars par année, soit un taux annuel de croissancec de quelque 8 %,
contre 6,3 % avec le maintien du statu quo. À titre comparatif, dans son rapport World Energy Outlook, l’AIE
fait l’hypothèse d’un taux annuel de croissance économique de 3,6 % de 2010 à 2035.

Ainsi que le montre la Figure 1, le secteur des véhicules efficients se démarque au chapitre des dépenses en
immobilisations mondiales au titre des BSFIC. Ce secteur recueille à lui seul 40 % des dépenses en question
d’ici 2025 et 64 % d’ici 2050 selon le scénario fondé sur une économie sobre en carbone, du fait du taux
de rotation élevé des investissements dans les véhicules comparativement à d’autres secteurs. Les parts
associées aux bâtiments à faible intensité de carbone et aux procédés industriels efficients représentent
respectivement 12 % et 15 % de ces dépenses d’ici 2025, et 15 % et 6 % d’ici 2050. Les dépenses reliées à
l’énergie éolienne et à l’hydroélectricité constituent une fraction plus importante des dépenses totales au cours de la période allant de 2012 à 2025 dans le scénario de maintien du statu quo, représentant ensemble
plus de 20 % du total en 2025. Par contre, d’ici 2050, les proportions des dépenses totales par secteur
producteur de BSFIC deviennent similaires à celles obtenues avec le scénario fondé sur une économie sobre
en carbone, près de 90 % des dépenses étant rattachées aux véhicules à faibles émissions de carbone (66 %),
aux procédés industriels efficients (12 %) et aux bâtiments à faible intensité de carbone (11 %).

Figure 1

Figure 1

Ces résultats montrent qu’il y aura d’importantes nouvelles dépenses rattachées aux BSFIC dans les
prochaines années. Les entreprises et les décideurs canadiens doivent se pencher sur les meilleurs moyens
de permettre aux industries canadiennes d’être des fournisseurs de choix à mesure que les marchés des
BSFIC prennent de l’expansion. Les résultats laissent aussi penser que, peu importe la démarche qui sera
suivie en bout de ligne à l’échelle mondiale au chapitre de la politique climatique, le secteur des véhicules
efficients et, dans une moindre mesure, ceux des bâtiments à faible intensité de carbone et des procédés
industriels efficients se démarqueront par la vigueur de leur croissance.

Notre analyse met en lumière un important potentiel de croissance pour les secteurs canadiens
producteurs de BSFIC. Dans le scénario de référence, les dépenses totales au titre des BSFIC au Canada
passent d’un montant estimatif de 7,9 milliards de dollars en 2010 à environ 36 milliards en 2050, ce qui
correspond à un taux annuel de croissance de 3,9 %. Si l’on suppose que les restrictions applicables aux
émissions de carbone seront resserrées dans l’avenir, le montant de ces dépenses en viendra, selon les prévisions, à dépasser légèrement les 60 milliards de dollars d’ici 2050, soit un taux annuel de croissance
de 5,2 %. Dans l’un et l’autre scénarios, le taux de croissance prévu de la valeur ajoutée dans les secteurs des
BSFIC devrait dépasser nettement la croissance moyenne du PIBd.

De même que pour les dépenses à l’échelle mondiale, présentées précédemment, une fraction importante
des dépenses intérieures est reliée aux véhicules efficients et aux immeubles à faibles émissions de carbone
(Figure 2). Les autres postes de dépenses intérieures comprennent l’hydroélectricité et l’énergie éolienne,
tandis que les dépenses de CSC acquièrent de l’importance dans le scénario comportant des restrictions
applicables aux émissions de carbone.

Ces résultats montrent une croissance marquée des marchés intérieurs de BSFIC au fil du temps, et ils
font aussi ressortir l’incidence que les politiques futures peuvent avoir sur la taille de ces marchés. Les
secteurs des BSFIC, notamment ceux des véhicules efficients, des bâtiments, des procédés industriels, de
l’hydroélectricité, de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne, devraient enregistrer une croissance, peu
importe quelles seront les politiques mises de l’avant dans l’avenir. Par contre, en ce qui touche le CSC et
les biocarburants, les dépenses projetées sont importantes uniquement dans le contexte de restrictions
additionnelles applicables aux émissions de carbone aux termes des nouvelles politiques. On constate aussi
qu’il existe au niveau des marchés intérieurs de vastes possibilités que les entreprises canadiennes devraient
prendre en compte dans le cadre de l’élaboration de leurs stratégies commerciales en vue de l’avenir. Par
exemple, le secteur canadien de l’automobile, qui est solidement établi, devrait déterminer quelles mesures
pourraient être requises afin de tirer parti de la demande croissante à l’endroit des véhicules écoénergétiques.
De même, les dépenses reliées à des industries qui contribuent à la production d’électricité à faible
intensité de carbone (p. ex., technologies de réseau de distribution d’électricité intelligent et de stockage
d’électricité), bien qu’elles ne soient pas prises en compte dans la modélisation des secteurs producteurs de
BSFIC, devraient croître de façon substantielle (particulièrement dans le scénario comportant l’application
de restrictions au titre des émissions de carbone), l’électricité en venant à combler une part nettement plus
élevée de la demande énergétique finale, de concert avec un besoin accru d’intégration des sources d’énergie
renouvelable intermittente.

Selon les estimations établies dans le cadre de notre analyse, le nombre d’emplois directs dans les secteurs
producteurs de BSFIC, qui est actuellement de 42 000 environ, grimperait à 91 000 d’ici 2050 dans le
scénario de référence, et à 159 000 selon le scénario comportant l’application de restrictions aux émissions
de carbone. Il ressort aussi de notre analyse que les investissements dans les BSFIC rendraient nécessaire un
intrant travail total (emplois directs, indirects et induits) passant de quelque 96 000 équivalents temps plein
(ETP) en 2010 à 224 000 en 2050 selon le scénario de référence, et à 402 000 selon le scénario comportant
l’application de restrictions touchant les émissions de carbone. Le nombre cumulatif total d’emplois dans les
secteurs producteurs de BSFIC au cours de la période prévisionnelle est, selon les estimations, de 60 % plus
élevé dans ce dernier scénario.

Tableau 5

Tableau 5

Figure 2

Figure 2


[a] À la demande de la TRN, la mesure quantitative du potentiel de croissance à faible intensité de carbone a été effectuée par le Groupe Delphi en partenariat avec
EnviroEconomics (Groupe Delphi et EnviroEconomics, 2012). L’analyse de suivi a été menée par Stiebert Consulting (Stiebert, 2012). Tous les rapports sont
disponibles sur demande.

[b] Nos estimations englobent la production intérieure ainsi que les importations après déduction des exportations; elles portent exclusivement sur les dépenses
en immobilisations.

[c] Taux de croissance annuel composé.

[d] Le taux de croissance annuel composé du PIB canadien a été en moyenne de 1,7 % entre 2001 et 2010. Dans le scénario de référence et le scénario fondé
sur des restrictions plus marquées des émissions de carbone, le taux de croissance projeté de la valeur ajoutée (PIB) au titre des BSFIC s’établit à 3,4 %
et à 5,2 %, respectivement.

[27] Agence internationale de l’énergie, 2011a, 2010.