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Notre processus aide le Canada à trouver des solutions de développement durable intégrant les considérations environnementales et économiques afin d'assurer la prospérité et le bien-être de notre nation.

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We rigorously research and conduct high quality analysis on issues of sustainable development. Our thinking is original and thought provoking.

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We convene opinion leaders and experts from across Canada around our table to share their knowledge and diverse perspectives. We stimulate debate and integrate polarities. We create a context for possibilities to emerge.

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We generate ideas and provide realistic solutions to advise governments, Parliament and Canadians. We proceed with resolve and optimism to bring Canada’s economy and environment closer together.

2.3 Possibilités du point de vue du Canada

Définir notre avenir : Vers une économie faible en carbon
 

La part canadienne de l’économie mondiale, mesurée par le PIB, à l’égard de l’ensemble des biens et
des services, est estimée à 1,8 % environe. Pour ce qui est du marché mondial des BSFIC, la part du
Canada, exprimée en valeur annuelle, est de 6,3 milliards de dollars environ sur 339 milliards au total
(soit approximativement 1,85 %). Si ce chiffre correspond en gros à la part relative du Canada en regard
de l’économie mondiale, le pourcentage varie de façon marquée selon le secteur producteur de BSFIC.
Ainsi, en 2010, la production du Canada dans les secteurs de l’énergie nucléaire, de l’hydroélectricité,
des biocarburants, du captage et du stockage du carbone ainsi que de l’énergie éolienne a chaque fois été
supérieure à la part de l’économie mondiale qui est détenue par le Canada.

Figure 3

Figure 3

Le rapprochement de ces résultats concernant la part de la production mondiale détenue par le Canada au
niveau des secteurs producteurs de BSFIC et de notre analyse de l’évolution que connaîtront ces secteurs
révèle que les secteurs où le Canada détient une part importante du marché mondial ne coïncident pas
avec ceux où l’on s’attend à observer la plus forte demande au cours des prochaines années (véhicules
efficients, bâtiments). L’avantage que semble détenir actuellement le secteur canadien de l’hydroélectricité
devrait persister, tant dans le scénario de référence que dans celui comportant des restrictions applicables
aux émissions de carbone, mais la part du Canada en ce qui touche son secteur du captage et du stockage de
carbone, de même dans une certaine mesure que son secteur de l’énergie éolienne, ne demeure supérieure
à la moyenne que dans le scénario comportant l’application de restrictions aux émissions de carbonef,g,h.
Si le Canada maintenait à ce même pourcentage moyen de 1,8 % sa part de la production mondiale de
BSFIC en 2050, la valeur de la production intérieure se chiffrerait entre 70 milliards et 149 milliards de dollars selon les scénarios du maintien du statu quo et de l’application de restrictions aux émissions de
carbone, respectivement (scénarios internationaux). C’est à peu près deux fois plus que la valeur prévue
du marché intérieur canadien selon des scénarios comparables, ce qui donne une idée de l’ampleur des
possibilités qu’ouvre la demande mondiale de BSFIC.

La balance commerciale du Canada en 2010 a presque atteint le point d’équilibre; par contre, elle était
négative en ce qui touche les biens manufacturés, ce qui a été contrebalancé par les exportations de
matières premières, d’énergie et de biens primaires et intermédiaires. Considérant notamment ce contexte
commercial d’ensemble, la balance commerciale des secteurs canadiens producteurs de BSFIC (Figure 4) donne une idée de l’importance que pourraient acquérir les secteurs de l’hydroélectricité, de l’énergie
nucléaire et des procédés industriels efficients, qui affichaient une balance commerciale fortement
positive en 2010i. La balance commerciale nette a également été positive dans les secteurs de la biomasse
et du CSC.

La part relative que détient le Canada de la production mondiale et l’information sur la balance commerciale
du Canada nous fournissent un point de départ pour évaluer l’apport du Canada en vue de combler la
demande mondiale dans les 11 secteurs examinés. On peut considérer que cela donne un aperçu approximatif
de la capacité concurrentielle du Canada dans ces secteurs, faute de renseignements commerciaux
plus complets qui permettraient de comprendre l’avantage comparatif mis en lumière. Les secteurs de
l’hydroélectricité et de l’énergie nucléaire affichent à la fois une part supérieure à la moyenne de la
production mondiale et une balance commerciale nettement positive. La balance commerciale est légèrement
positive pour le CSC, et la part de la production mondiale que représente ce secteur est supérieure
à la moyenne. Pour sa part, le secteur des procédés industriels efficients a enregistré un excédent
commercial important, mais sa part de la production mondiale est inférieure à la moyenne globale. Cela
pourrait être un signe de capacité économique dans un domaine où la demande est plus forte à l’échelle
mondiale qu’au niveau intérieur.

Figure 4

Figure 4

Une telle analyse aide à mieux comprendre les points forts du Canada; cela dit, les perspectives de prospérité
des entreprises dans des secteurs donnés et les avantages possibles pour l’économie canadienne ne se limitent
pas aux catégories de produits et aux secteurs qui sont mis en évidence au moyen de telles méthodes. Dans
le cadre d’une analyse menée en 2010 sur les échanges commerciaux mondiaux respectueux du climat, le
Conference Board du Canada a mis de l’avant un certain nombre de produits à l’égard desquels le Canada
avait affiché un avantage comparatif (en d’autres termes, la part canadienne des exportations mondiales
de ces produits était supérieure à la moyenne de nos exportations)28. L’analyse mettait en évidence quatre
catégories de produits où les exportations canadiennes, même si elles représentaient une part des exportations
mondiales inférieure à la moyenne, excédaient 100 millions de dollars en 2008j. Elle montrait aussi
la position solide du Canada en matière de fabrication de turbines à gaz de moins de 5 MW. Les exportations
canadiennes de ces produits ont représenté 20 % des exportations mondiales, et cette proportion augmentait
rapidement; cependant, le marché mondial des produits en question était relativement peu important, et sa
croissance était nulle depuis plusieurs années. Ces exemples révèlent toute l’importance – surtout dans la
perspective des politiques de soutien– de bien comprendre le potentiel de croissance des secteurs et les
avantages qu’il y aurait à acquérir ne serait ce qu’une toute petite part d’un marché en rapide expansion.

Les investisseurs canadiens qui cherchent à savoir où se situe le plus fort potentiel de croissance dans l’avenir
et les décideurs qui veulent connaître les meilleurs moyens d’appuyer une croissance à faible intensité de
carbone auront besoin, pour prendre des décisions éclairées, de renseignements sur la part des marchés
mondiaux de BSFIC qui est détenue à l’heure actuelle par le Canada, sur sa compétitivité présente et sur les dépenses prévues dans l’avenir à l’échelle tant nationale qu’internationale. Pour assurer la prospérité des
entreprises canadiennes, il sera crucial de posséder une connaissance appropriée des marchés mondiaux
pour les différents secteurs producteurs de BSFIC, y compris en ce qui touche l’existence d’obstacles –
commerciaux et autres – à l’accès aux marchés.


[e] Ce calcul repose sur les données de la base de données d’Infométrica au sujet de la production industrielle brute et du PIB (29 janvier 2011).

[f] Stiebert (2012, disponible sur demande) présente des renseignements complets à ce sujet. La portée de l’analyse a été limitée en raison de l’utilisation de deux
modèles distincts (le modèle de l’AIE et le modèle CIMS), ce qui a empêché d’exprimer dynamiquement les relations commerciales, sans oublier la possibilité qu’il
existe des différences sous jacentes au niveau des hypothèses des modèles malgré les efforts visant à assurer la concordance des définitions.

[g] L’avantage apparent du Canada dans le secteur du nucléaire ne ressortait pas dans l’analyse à long terme en raison d’une hypothèse stratégique sous jacente ayant
trait à l’accroissement éventuel de la capacité nucléaire dans l’avenir. Aux fins d’analyse, on a fait l’hypothèse d’un accroissement de la capacité nucléaire correspondant
aux remises en état et aux expansions planifiées, mais sans englober de capacité nouvelle comportant le choix d’un site et l’implantation d’installations.
Cette hypothèse a eu pour effet de limiter la capacité nucléaire, jusqu’à la fin de la période prévisionnelle, à son niveau de 2030.

[h] L’avantage apparent du Canada dans le secteur des biocarburants ne persistait que dans le scénario de verrouillage des émissions, qui nécessite des réductions de
GES à l’intérieur d’une période plus courte.

[i] La balance commerciale nulle du secteur de l’énergie géothermique témoigne de la complexité croissante des chaînes de valeur mondiales et du rôle des investissements
directs sur les marchés mondiaux, en particulier dans le cas des technologies dont le transport est ardu (Conference Board du Canada, 2010). En 2010, le
Canada comptait six projets d’énergie géothermique en cours au pays, tandis que des sociétés du secteur établies au Canada disposaient de quatre installations
opérationnelles en Islande et aux États-Unis (Islandsbanki Geothermal Research, 2010).

[j] Les quatre catégories en question étaient les suivantes : capteurs solaires, contrôleurs de systèmes d’énergie solaire et échangeurs de chaleur; matériel de traitement
thermique (excluant fournaises, fours, etc.); pièces de turbines à gaz non mentionnées ailleurs (excluant les turboréacteurs et les turbopropulseurs); engrenages
et autres variateurs de vitesse (conçus spécialement pour les éoliennes).

[28] Goldfarb, 2010.