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Notre processus aide le Canada à trouver des solutions de développement durable intégrant les considérations environnementales et économiques afin d'assurer la prospérité et le bien-être de notre nation.

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We rigorously research and conduct high quality analysis on issues of sustainable development. Our thinking is original and thought provoking.

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We convene opinion leaders and experts from across Canada around our table to share their knowledge and diverse perspectives. We stimulate debate and integrate polarities. We create a context for possibilities to emerge.

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We generate ideas and provide realistic solutions to advise governments, Parliament and Canadians. We proceed with resolve and optimism to bring Canada’s economy and environment closer together.

4.4 Échanges commerciaux et accès aux marchés

Définir notre avenir : Vers une économie faible en carbon
 

Étant une petite économie ouverte, le Canada mise sur le commerce pour assurer sa croissance économique et
sa prospérité62. Si la dépendance du Canada à l’endroit des échanges commerciaux est peut être moindre que
par le passé63, le commerce continue néanmoins de faire un apport important au PIB national, et l’intégration
plus poussée du pays aux chaînes de valeur internationales constitue un élément de première importance
en vue d’assurer sa prospérité dans l’avenir.

Au sein d’une économie mondiale à faibles émissions de carbone, la compétitivité dépend entre autres
du flux efficient de biens et de services à faible intensité de carbone par delà les frontières géopolitiques.
À mesure que les pays prennent des mesures afin de réduire leurs émissions de GES et que les marchés de biens et services à faible intensité de carbone prennent de l’expansion, on en vient à porter plus d’attention
à l’intensité en carbone des importations ainsi qu’au risque découlant du carbone en ce qui touche les
opérations commerciales. Les échanges commerciaux canadiens sont rattachés dans une forte proportion
à des secteurs et à des produits à forte intensité d’émissions. Les secteurs entrant dans cette catégorie, c’est
à dire ceux qui produisent plus de 0,5 kt d’équivalent CO2 par dollar (PIB), sont à l’origine de 44 % des
exportations canadiennes en 2010. Considérant la croissance continue des activités d’extraction de pétrole
et de gaz, des activités minières et de la fabrication de métaux de première fusionc, l’intensité d’émissions
des exportations du Canada suit actuellement une trajectoire ascendanted.d

À l’heure actuelle, les biens à faible intensité de carbone représentent moins de 1 % des exportations canadiennes
de marchandises et à peu près 1,6 % des importations de marchandisese. Le Canada ne parvient pas
à exploiter à fond les possibilités qui s’offrent en vue de vendre ses services à faible intensité de carbone sur
les marchés internationaux64. L’analyse de 45 groupes de produits de base respectueux du climat révèle que
la balance commerciale du Canada à l’égard de ces produits est négative dans une proportion de 3 milliards
de dollars65. Si l’on corrige les données pour prendre en compte l’inflation, les exportations canadiennes de
technologies sobres en carbone ont diminué en moyenne de 2 % par année entre 2002 et 200866. Au cours
de cette même période, le marché mondial des biens et services à faible intensité de carbone a enregistré un
taux de croissance composé de 10 % par année67.

Dans la perspective de l’avenir, le Canada a les atouts requis pour tirer parti de la taille relative et de la trajectoire
de croissance des marchés de BSFIC de ses partenaires commerciaux. Bien que les États-Unis soient
de loin le principal marché d’importation et d’exportation du Canada, une tendance allant dans le sens de
la diversification se dégage, ce qu’illustre notamment l’accroissement des flux des échanges avec la Chine
et le Royaume-Uni68. Au total, six des dix principaux pays de destination des exportations du Canada sont
ceux où l’on retrouve les marchés de BSFIC les plus importants, et ils représentent 49 % du marché mondial
des biens et services à faible intensité de carbonef. Également, l’analyse relative aux partenaires commerciaux
probables du Canada en 2040 qui a été effectuée par le MAECIg fait état d’une croissance projetée des
échanges avec des pays qui en viendront à représenter une part plus importante qu’aujourd’hui du marché
mondial des biens et services à faible intensité de carbone et où le taux de croissance de ce marché est élevé.
Pour pouvoir prospérer, les entreprises des secteurs canadiens des BSFIC doivent avoir pleinement accès à
ces marchés internationaux en pleine expansion.

4.5 Marchés du travail et compétences

 

Le Canada continue d’être aux prises avec un taux de chômage qui a augmenté par suite de la récession
récente, atteignant 7,4 % à l’échelle nationale en février 2012, alors qu’il était descendu à 5,9 % il y a deux
ans, soit avant la récession69. La situation varie sensiblement selon la région et le secteur, le taux de chômage
le plus bas étant observé en Alberta et le plus élevé, à Terre-Neuve-et-Labrador; il y a eu une croissance
de l’emploi dans les secteurs des services et des ressources naturelles mais un recul dans d’autres secteurs,
notamment ceux de la fabrication et des services publics70.

À long terme, la transition vers une économie sobre en carbone à l’échelle mondiale influera sur la structure
de l’économie canadienne, peu importe la politique nationale mise de l’avant. Les secteurs vont évoluer –
certains vont diminuer de taille ou disparaître, d’autres connaîtront une expansion, et il y aura aussi
l’émergence de secteurs nouveaux et innovateurs. Ces transitions vont forcément avoir des répercussions
sur le quotidien des Canadiens. Il y a influence réciproque entre, d’une part, le capital humain collectif du
pays, et d’autre part l’ampleur et la rapidité de la réduction de l’intensité de carbone au niveau de l’économie
et de ses secteurs ainsi que la capacité du Canada à profiter des avantages économiques pouvant découler
du fait de contribuer aux efforts mondiaux de réduction des émissions de carbone.

Il serait utile pour le Canada de disposer de meilleures données sur les marchés du travail ainsi que de
renseignements relatifs à l’économie sobre en carbone afin de connaître son empreinte actuelle et les
tendances futures. Selon une analyse commandée par la TRN en vue d’estimer la taille de l’économie sobre
en carbone du Canada à l’heure actuelle et la taille que celle ci pourrait atteindre dans l’avenir, le nombre
estimatif d’emplois directs imputables aux secteurs canadiens des BSFIC en 2010 était d’environ 42 000. De
2008 à 2010, la croissance annuelle de l’emploi dans les secteurs des technologies propres a affiché des taux
exceptionnels, de l’ordre de 11 %71. En parallèle avec la réduction de l’intensité de carbone de l’économie
canadienne, il y aura une hausse marquée de l’emploi dans le secteur de l’électricité. Si l’on se fie à l’analyse
effectuée par la TRN, même en supposant qu’aucune politique additionnelle ne sera mise de l’avant, le
nombre d’emplois directs dans les secteurs des BSFIC atteindra 91 000 d’ici 2050.

À partir du moment où il existe une économie sobre en carbone, il faudra disposer de talents et de compétences
en conséquence. Le taux de chômage global actuel et les pénuries de main d’oeuvre dans certains
secteurs semblent dénoter une asymétrie possible au niveau du marché du travail canadien et rappellent
l’importance de prévenir de tels déséquilibres structurels. Les pénuries de main d’oeuvre sont particulièrement
fréquentes dans les secteurs des ressources naturelles, or, si l’attention a porté surtout sur les
pénuries marquées dans le secteur des sables bitumineux, il existe aussi des préoccupations à cet égard
qui touchent globalement les secteurs de l’énergie et des ressources. Ce risque peut également guetter les
secteurs des BSFIC, dont bon nombre comprennent la production, le transfert et l’utilisation finale d’énergie;
d’ailleurs, des représentants de beaucoup de ces secteurs anticipent ou ont eux mêmes déjà connu une
pénurie de travailleurs qualifiés pouvant combler leurs besoins72.


[c] Lorsque l’on examine le profil des échanges commerciaux du Canada, on constate que les exportations des secteurs à forte intensité d’énergie occupent une place
prédominante. Au cours de la dernière décennie, il y a eu une reprise constante et soutenue des exportations axées sur les ressources – énergie, minerais métalliques,
métaux transformés, etc., L’analyse des données commerciales montre que, pris collectivement, ces secteurs en forte croissance sont à l’origine d’environ 39 % des
exportations totales effectuées en 2011, soit deux fois plus que le pourcentage enregistré en 2002 (Industrie Canada, 2012).

[d] D’après l’analyse de la TRN portant sur des données commerciales du MAECI (Industrie Canada, 2012).

[e] D’après un rapport interne préparé pour la TRN par le Conference Board du Canada (Conference Board du Canada, 2011b). Étant donné que l’offre de biens et services
à faible intensité de carbone tend à être hautement intégrée, nous pouvons tirer des conclusions sur les services à faible intensité de carbone en nous fondant sur les
données relatives aux exportations de biens à faible intensité de carbone.

[f] Selon le classement des marchés d’exportation dans le document Le commerce international du Canada et l’analyse du marché des BSFIC de ces pays d’après le
rapport Low Carbon and Environmental Goods and Services: An Industry Analysis – Update for 2008/09 (Innovas Solutions Ltd., 2010).

[g] Aux fins de sa publication intitulée Le commerce international du Canada – Le point sur le commerce et l’investissement – 2011, le ministère des Affaires étrangères
et du Commerce international a établi des projections touchant les principaux marchés d’exportation de biens du Canada en 2040, en utilisant
un modèle gravitaire élaboré à l’interne ainsi que des prévisions du PIB fournies par IHS Global Insight.

[62] Hart, 2002.

[63] Armstrong, 2011.

[64] Goldfarb, 2010.

[65] Conference Board du Canada, 2011b.

[66] Goldfarb, 2010.

[67] Goldfarb, 2010.

[68] Affaires étrangères et Commerce international Canada, 2011a.

[69] Statistique Canada, 2012c.

[70] CBC News, 2012.

[71] Analytica Advisors, 2010.

[72] ECO Canada, 2010b.