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6.1 Les secteurs des BSFIC du Canada

Définir notre avenir : Vers une économie faible en carbon
 

Appendices cover

Les possibilités qu’une économie sobre en carbone ouvre pour le Canada sont aussi vastes et diversifiées que l’est le profil géographique du pays. La distribution des ressources énergétiques à faible teneur en carbone et des perspectives reliées aux BSFIC varie d’une région à l’autre, et même à l’intérieur des régions.

Les catégories de ressources énergétiques à faible teneur en carbone disponibles et la nature générale des économies régionales peuvent déterminer dans une grande mesure si les possibilités sont viables et influer sur les priorités régionales en matière de développement. En dépit de cette variation marquée des économies régionales et des ressources naturelles disponibles, il y a certaines possibilités qui s’offrent partout au pays. De plus, certaines de ces possibilités présentent une importance véritablement nationale. Les aperçus des différents secteurs des BSFIC qui sont présentés ici sont fondés à la fois sur nos recherches et sur les discussions tenues, et ils comportent une évaluation qualitative générale des possibilités connexes dans l’optique des avantages perçus du Canadaa.

PRODUCTION D’ÉNERGIE RENOUVELABLEb

Il existe de vastes possibilités d’exploration et de mise en valeur de sources d’électricité renouvelable pouvant servir à alimenter l’économie canadienne à valeur ajoutée; de plus, l’électricité ainsi produite et les technologies connexes (y compris la propriété intellectuelle) peuvent être exportées. Parmi les sources d’électricité renouvelable au Canada, on retrouve la biomasse, l’hydroélectricité, l’énergie solaire, les ressources éoliennes côtières et extracôtières, l’énergie houlomotrice et marémotrice ainsi que les ressources géothermiques.

// BIOMASSEc : Le Canada dispose d’importantes ressources sous forme de biomasse, et le secteur de la bioénergie est bien placé pour s’emparer d’une part importante du marché mondial. La puissance thermique et électrique installée qui est issue de la biomasse s’élevait à environ 5 050 MW en 2008137. La capacité électrique associée à cette biomasse était d’environ 1 400 MW, en incluant les producteurs d’électricité indépendants et l’industrie – en particulier le secteur des pâtes et papiers. La Colombie-Britannique et l’Ontario disposent de plans dynamiques pour hausser la production d’électricité au moyen de la biomasse au niveau provincial. L’office de l’électricité de l’Ontario a conclu des contrats portant sur une capacité de bioénergie produite à partir de la biomasse et des déchets d’enfouissement de 54 MW, et une capacité additionnelle de 125 MW de bioénergie est en voie d’être constituée 138. BC Hydro compte différentes initiatives en cours pour se procurer de la bioénergie dans le cadre de projets utilisant des fibres ligneuses et d’autres sources de combustibles tirés de la biomasse.

Il a été indiqué que le biogaz, qui constitue une sous catégorie de la biomasse, offrait des possibilités et affichait un taux de pénétration notable en Europe, mais que cette ressource était nettement sous exploitée au Canada. À grande échelle, le biogaz peut servir à produire de l’électricité; il peut aussi alimenter des systèmes de chauffage direct à une échelle plus réduite

// HYDROÉLECTRICITÉ : L’hydroélectricité est la principale source d’électricité au Canada, représentant environ 60 % de la production nationale. Le Canada se classe actuellement au deuxième rang parmi tous les producteurs d’hydroélectricité de la planète, générant près de 12 % de la production mondiale; de plus, le pays possède en la matière une expérience qui s’étend sur plus de 125 ans. L’hydroélectricité constitue en outre 65 % des exportations canadiennes d’électricité. La puissance hydroélectrique installée du Canada en 2009 était de plus de 69 000 MW. Selon les estimations, environ 2 000 MW de cette puissance installée sont produits par de petites installations hydroélectriques139. Les perspectives d’investissement dans l’hydroélectricité demeurent vastes, et l’on estime à 23 GW la puissance associée aux projets d’hydroélectricité qui sont actuellement à l’étude par les services publics d’électricité140. Si l’on se fie à certaines estimations récentes, le Canada pourrait mettre en valeur des ressources hydroélectriques atteignant environ 29 GW au cours des 20 prochaines années141.

// ÉNERGIE SOLAIRE : Modeste au départ, la puissance photovoltaïque installée a connu récemment une expansion rapide, passant de moins de 33 MW à la fin de 2008 à 95 MW en 2009, tandis que la part de cette puissance connectée au réseau est passée de 33 % à 87 %142. Cette croissance substantielle est surtout le résultat du programme ontarien de tarifs de rachat garantis. La progression prévue de la puissance photovoltaïque dans la province devrait demeurer très rapide : selon l’Office de l’électricité de l’Ontario, la puissance installée devrait dépasser 2 000 MW d’ici 2015143 grâce au programme de tarifs de rachat garantis. Mais en dépit de cette croissance régionale rapide, le secteur canadien de l’énergie solaire photovoltaïque, qui compte en gros 350 entreprises, est de petite taille, et les activités de R-D ainsi que les investissements sont limités comparativement à ce que l’on observe aux États-Unis et à l’échelle internationale. Néanmoins, ce secteur canadien semble tout à fait en mesure de participer aux chaînes mondiales d’approvisionnement de composantes de systèmes photovoltaïques (p. ex., contrôleurs, capteurs solaires, cellules photovoltaïques). Dans un rapport datant de 2010, le Conference Board du Canada soulignait que le Canada disposait d’un petit avantage comparatif révélé au chapitre des contrôleurs de systèmes photovoltaïques (qui se classent au deuxième rang, en termes de valeur, parmi les catégories d’échanges commerciaux mondiaux de produits axés sur de faibles émissions de carbone), et il mentionnait plusieurs autres catégories de produits à l’égard desquelles le Canada ne jouissait pas d’un avantage révélé mais dont les exportations se chiffraient à plus de 100 millions de dollars par année144. Il a été noté que les échanges portant sur ces catégories de produits enregistrent un taux annuel de croissance supérieur à 10 %145. Il convient d’indiquer que, si c’est en Allemagne que l’on retrouve le plus d’installations solaires photovoltaïques parmi tous les marchés du globe, la puissance installée y étant actuellement de 9,6 GW – ce qui est à peu près 145 plus que la puissance actuelle au Canada146 —, les ressources solaires du Canada sont beaucoup plus considérables que celles de l’Allemagne, ce qui peut donner une idée du potentiel à exploiter.

// ÉNERGIE ÉOLIENNE : En dépit d’une puissance installée de près de 4 000 MW à la fin de 2010, l’énergie éolienne n’était à l’origine que de 1 % de l’électricité produite au Canada. D’après l’Association canadienne de l’énergie éolienne, cette source d’énergie pourrait combler 20 % de la demande intérieure d’électricité d’ici 2025. Cette vision, si elle se réalisait, pourrait générer des investissements de 80 milliards de dollars, créer 52 000 emplois, augmenter de 55 000 MW la capacité de production et réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada de 17 Mt par année147. La croissance varierait sans doute fortement d’une région à l’autre. À titre d’exemple, selon les projections d’une étude menée au Québec, le secteur de l’énergie éolienne pourrait, d’ici 2015, disposer d’une capacité de production de 4 000 MW, ce qui se traduirait par des nouveaux investissements de 10 milliards de dollars, plus de 5 000 emplois et d’importantes retombées économiques sur les régions où seraient établies les installations de production d’énergie éolienne. Au chapitre des échanges commerciaux, le Canada est un chef de file dans le domaine de la production de petites turbines et compte quatre fabricants dans le segment des petites installations (entre 30 et 100 kW) et sept dans le segment des installations de moins de 30 kW. Ces fabricants de systèmes d’énergie éolienne à petite échelle détenaient 15 % du marché mondial, et les exportations ont représenté 86 % de leurs ventes en 2009.

// ÉNERGIE HOULOMOTRICE ET MARÉMOTRICE : Ce secteur comprend tous les projets visant à exploiter l’énergie produite par les vagues et les marées océaniques. Il n’existe actuellement qu’un petit nombre de systèmes d’énergie marine en exploitation sur le globe, mais d’importants travaux de mise en valeur de cette énergie sont en cours. Le Canada compte sur d’importantes ressources d’énergie houlomotrice et marémotrice, en raison non seulement de l’étendue de ses côtes mais aussi de la densité énergétique des vagues, qui tend à atteindre son niveau le plus élevé entre le 30e et le 60e degré de latitude; il y a aussi que certaines régions canadiennes sont au nombre de celles où l’on observe des niveaux d’énergie marémotrice parmi les plus élevés du monde. Le seul système d’énergie marine exploité commercialement au Canada est la centrale marémotrice Annapolis Royal, dans la baie de Fundy, dont la puissance est de 18 MW. Située entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, la baie de Fundy est le site le plus prometteur que l’on retrouve au Canada pour l’exploitation de l’énergie marémotrice, et le potentiel de production à cet endroit pourrait aller jusqu’à 30 000 MW. À l’échelle nationale, les sources d’énergie houlomotrice et marémotrice, incluant les cours d’eau intérieurs, pourraient accroître la capacité de production de 75 MW d’ici 2016, de 250 MW d’ici 2020 et de 2 000 MW d’ici 2030148. On n’a pas mis en place d’installations à grande échelle depuis le projet de la baie de Fundy; toutefois, on observe un regain d’activité et de nombreuses entreprises actives au Canada. Ainsi, en 2010, des engagements ont été pris dans le contexte d’une collaboration entre Minas Basin Pulp and Power, Nova Scotia Power, Alstom, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, OpenHydro et Marine Current Turbines en vue de l’installation de quatre câbles de 20 MW et 34,5 kV pour un projet pilote de centrales d’énergie marémotrice.

// ÉNERGIE GÉOTHERMIQUE : Ce secteur comprend tous les projets de production d’énergie au moyen d’eau surchauffée ou de vapeur provenant de l’intérieur de la terre. Il n’y a aucune production d’énergie géothermique au pays à l’heure actuelle, et on compte peu d’entreprises actives dans ce secteur au Canada. Selon les estimations, le potentiel de production d’énergie à partir des ressources géothermiques à faible profondeur à l’échelle du pays dépasse 5 000 MW149. On pense que ce potentiel se situe principalement dans l’Ouest et le Nord du Canada. Il y a en gros cinq projets d’énergie géothermique qui sont en cours au pays, plus précisément en Colombie-Britannique et en Alberta. Il a été question de l’énergie géothermique au cours des discussions tenues par la TRN, plusieurs participants soulignant que l’expertise canadienne en matière d’exploration et de forage est sans égale sur la planète, du fait des activités d’exploration et d’exploitation dans le secteur du pétrole et du gaz naturel; on pourrait mettre à profit cette expertise pour exploiter l’énergie géothermique.

// TECHNOLOGIES DE PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE HORS RÉSEAU : Les technologies de production d’énergie renouvelable hors réseau et de production décentralisée, qui constituent un créneau particulier dans la catégorie des technologies de production d’énergies renouvelables, présentent un fort potentiel sur les marchés internationaux, étant donné le nombre de régions sur le globe qui ne sont pas desservies à l’heure actuelle par des infrastructures énergétiques centralisées et de grande envergure. Les collectivités canadiennes éloignées, dont bon nombre sont des collectivités autochtones situées dans le Nord, offrent une occasion parfaite d’étudier l’utilisation de technologies de production d’électricité renouvelable hors réseau et l’intégration de ces technologies aux sources d’approvisionnement électrique conventionnelles. Dans bien des cas, le coût de connexion au réseau central est exorbitant. La production d’électricité conventionnelle hors réseau, souvent au moyen de groupes électrogènes diesel, est également dispendieuse, sans compter le risque de hausse des prix. Ces coûts élevés créent des conditions dans lesquelles la mise en service de technologies d’énergie renouvelable hors réseau pourrait être concurrentielle sur le plan des coûts. De plus, beaucoup de collectivités autochtones ont d’autres préoccupations, notamment au sujet de leur empreinte environnementale et également de la sécurité énergétique, d’où l’attrait que pourraient présenter ces technologiesd. La position enviable du Canada en matière de conception et de fabrication de petites turbines éoliennes offre un exemple de concordance entre un avantage existant, un besoin intérieur et une occasion sur les marchés étrangers.

// PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ À FAIBLE INTENSITÉ DE CARBONE (NON RENOUVELABLE) : Outre l’offre d’électricité renouvelable, le Canada dispose d’une expertise et de ressources importantes dans le domaine de l’énergie nucléaire, qui est une source cruciale d’électricité à faible intensité de carbone, et dans celui du captage et du stockage du carbone, cette technologie pouvant contribuer à une hausse de la production d’électricité à faible intensité de carbone, en particulier dans l’Ouest. Ainsi que cela était souligné tout récemment dans la publication 2011 World Energy Outlook de l’Agence internationale de l’énergie, ces deux sources d’électricité à faible intensité de carbone sont cruciales aux fins de faciliter la transition vers un monde sobre en carbone.

// ÉNERGIE NUCLÉAIRE :  Ce secteur englobe la mise en service de centrales nucléairese ainsi que la remise en état de centrales existantes. Le Canada exploite 17 réacteurs nucléaires répartis sur cinq sites au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Ces réacteurs produisent environ 15 % de l’électricité à l’échelle du pays, et ce pourcentage atteint 55 % en Ontario. Tous les réacteurs en service sont basés sur la technologie CANDU mise au pont au Canada et qui fait appel à de l’eau lourde sous pression. La dernière installation d’un réacteur CANDU au pays remonte à 1993, mais Énergie atomique du Canada limitée (EACL) a vendu et construit 11 réacteurs CANDU à l’étranger entre 1971 et 2007.

La valeur annuelle du secteur canadien du nucléaire est de 6,4 milliards de dollars; ce secteur verse 1,4 milliard de dollars aux administrations fédérale et provinciales sous forme d’impôts et de taxes, et il fournit 66 000 emplois directs et indirects. Il compte 150 entreprises dont les exportations se chiffrent à 1,2 milliard de dollars par année, et il assure 50 % de l’approvisionnement mondial d’isotopes médicaux, qui sont utilisés dans le cadre de plus de 50 000 actes médicaux chaque jour150. Le Canada se classe en outre deuxième sur la liste des plus importants producteurs et exportateurs d’uranium de la planète.

Le secteur canadien du nucléaire a connu un déclin au cours des dernières années, mais il conserve toutefois des capacités importantes, et le Canada est un chef de file mondial en matière de technologie nucléaire depuis plus de 60 ans151. Plusieurs centrales nucléaires canadiennes font l’objet de travaux de modernisation, mais aucune nouvelle capacité de production n’a été approuvéef. CANDU Énergie Inc. (auparavant, EACL) attend qu’une décision soit rendue au sujet de son projet de construction de réacteur CANDU 6 évolué sur le site de Darlington (Ontario). Ce projet est considéré comme un point charnière en vue de l’obtention de contrats afin de réaliser de nouveaux projets à l’étranger. Étant donné la bonne réputation de cette technologie sur la scène internationale au chapitre de la sécurité, du rendement et de la fiabilité, sans oublier l’avantage concurrentiel qui s’y rattache par rapport aux autres technologiesg, les possibilités de vendre la technologie CANDU des réacteurs de nouvelle génération sur les marchés internationaux sont bonnes. Ce serait également l’occasion pour des entreprises canadiennes d’offrir des services connexes sur une base continue.

// CAPTAGE ET STOCKAGE DE CARBONE : Le secteur du CSC englobe toutes les composantes du processus de séquestration du carbone, entre autres le captage du carbone provenant de centrales ou de sources industrielles, le transport au site de stockage, les sites de récupération assistée des hydrocarbures et le stockage géologique dans des formations salines profondes, des gisements d’hydrocarbures épuisés ou des gisements de charbon non exploitables. Le captage et le stockage du carbone (CSC) offrent au Canada une excellente occasion de tirer parti de ses vastes réserves de combustibles fossiles tout en se conformant à des engagements internationaux au chapitre de la réduction des émissions de GES. À mesure que les restrictions relatives au carbone s’intensifient à l’échelle de l’économie mondiale, le CSC pourrait aussi assurer la viabilité à long terme de ces ressources, qui sont gages de prospérité pour le Canada. Les compétences et le capital intellectuel se rapportant au CSC devraient aussi ouvrir des possibilités sur les marchés mondiaux. En 2011, le Canada se classait troisième sur la planète (derrière les États-Unis et l’Europe) en ce qui concerne le nombre de projets de CSC, et quatrième pour le volume potentiel de stockage du CO2. L’annulation récente du projet de démonstration Project Pioneer a mis en évidence l’importance de pouvoir miser sur un environnement stratégique favorable et axé sur les marchés pour connaître la réussite commerciale au pays.

BIOCARBURANTS 

Biocarburants Ce secteur comprend l’utilisation de biocarburants pour les transports et à titre de produit de substitution pour d’autres combustibles, comme le mazout de chauffage dans le cadre d’utilisations finales à petite échellehh. Étant donné l’abondance de la biomasse au Canada, le secteur des biocarburants a les moyens de s’emparer d’une portion importante du marché international de la bioénergie; d’ailleurs, le Canada fait partie des chefs de file en matière de conception de technologies, de matériel et de services dans le domaine des biocarburants. Les entreprises canadiennes ont acquis des compétences en matière de conception, de construction et d’exploitation d’installations de production à grande échelle de bioéthanol, de biodiesel et de produits à base de biogaz. Sur le plan de la R-D, les entreprises canadiennes sont à l’avant garde dans la mise au point de biocarburants de deuxième génération à partir de matières de base distinctes, comme des tiges de blé, des copeaux de bois (ainsi que la masse ligneuse ayant été infestée par le dendroctone du pin) et des déchets des municipalités.

Le principal catalyseur des investissements dans les biocarburants au Canada est la norme sur les carburants renouvelables, aux termes de laquelle l’essence doit comporter au moins 5 % de carburants renouvelables d’ici 2010; dans le cas du diesel et du mazout de chauffage, la teneur exigée est de 2 % d’ici 2012. On a estimé que le Canada devrait produire au total 3,1 milliards de litres de biocarburant pour que cette norme réglementaire soit respectée. À la fin de 2010, il y avait au Canada plus de 28 usines produisant plus de 2 milliards de litres de biocarburants. Les possibilités associées aux biocarburants dans le domaine des transports au niveau national et international sont vastes. Certaines régions vont opter pour l’électrification de leurs systèmes de transport, mais cette approche sera moins indiquée pour d’autres régions qui n’auront pas le même accès à des sources d’électricité à faible intensité de carbone. Les biocarburants présentent un fort potentiel à titre de carburants de remplacement à faible teneur en carbonei.

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE, GESTION AXÉE SUR LA DEMANDE (GAD) ET CONVERSION À DES CARBURANTS À FAIBLE TENEUR EN CARBONE  

L’efficacité énergétique, la gestion axée sur la demande (GAD) et la conversion à des carburants à faible teneur en carbone demeurent des solutions prometteuses pour permettre à l’économie canadienne de réduire ses coûts et ses émissions de GES. Il a été mentionné durant nos consultations que les possibilités reliées à l’efficacité énergétique et à la GAD s’étendaient à nombre de secteurs d’activité, dont l’industrie et le secteur de la fabrication; on ajoutait que l’efficacité énergétique au niveau des bâtiments résidentiels et commerciaux nouveaux et existants présentait un très vaste potentiel, et que les technologies existantes s’y prêtaient bien. Une autre observation avait trait à la possibilité de réaliser des gains d’efficience énergétique dans les régions où l’on enregistre une expansion rapide du stock construit (notamment en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador).

// PROCÉDÉS INDUSTRIELS ET PROCÉDÉS DE FABRICATION À FAIBLES ÉMISSIONS ET EFFICIENTS  : Le secteur des procédés industriels englobe les BSFIC utilisés dans un large éventail d’industries ainsi que dans le secteur de la fabrication. Ces BSFIC contribuent ultimement à la réduction des émissions d’une façon ou d’une autre – efficacité énergétique, modification des procédés pour en réduire l’intensité des émissions ou conversion à des carburants faisant appel à des sources d’énergie renouvelable. Ce secteur est essentiel au maintien de la compétitivité de bon nombre des secteurs canadiens des ressources naturelles, et il doit miser fortement sur l’innovation afin de trouver des approches et des technologies nouvelles pouvant réduire l’intensité de carbone des procédés et des activités manufacturières, qui constituent un large pan de l’économie canadienne.

// BÂTIMENTS À FAIBLE INTENSITÉ DE CARBONE : La capacité de réduire les émissions de carbone grâce à la construction de bâtiments écologiques et à des rénovations vertes ouvre dans l’ensemble du pays des possibilités que nous pouvons, et que nous devons, saisirj. Ces possibilités s’étendent aussi bien aux bâtiments commerciaux qu’aux bâtiments résidentiels. Le secteur canadien des bâtiments commerciaux est un consommateur d’énergie et un émetteur de carbone important. De fait, on peut lui imputer 14 % de la consommation finale d’énergie et 11 % des émissions de carbone au pays. Il existe des technologies à haut rendement énergétique qui pourraient servir à réduire les coûts des entreprises et des consommateurs tout en atténuant les répercussions environnementales de ce secteur économique important. Cela vaut tout autant pour le secteur des bâtiments résidentiels, en particulier pour les nouvelles mises en chantier dans les villes qui fondent leur planification sur des considérations comme une forte croissance, des travaux d’édification sur terrains intercalaires et la densification urbaine.

Les investissements additionnels effectués au Canada au titre de nouveaux bâtiments écologiques en 2009 sont estimés à environ 950 millions de dollars (coûts de construction)152. Les coûts de construction dans les secteurs des bâtiments résidentiels et commerciaux totalisent plus de 110 milliards de dollars par année153. Les rénovations écologiques des bâtiments ne sont pas prises en compte dans ces coûts au titre des nouvelles constructions. On sait toutefois que, entre 2007 et 2009, le programme ÉcoÉNERGIE Rénovation a accordé des subventions de quelque 100 millions de dollars en tout à 99 863 propriétaires de biens résidentiels154. Les investissements dans des bâtiments plus efficients devraient continuer de progresser, et l’on s’attend à ce qu’ils soient sept fois plus élevés en 2050 qu’à l’heure actuelle. Leur croissance pourrait passer de 1,5 milliard de dollars environ à l’heure actuelle à plus de 9,7 milliards de dollars en 2050155.

// TRANSPORTS À FAIBLES ÉMISSIONS DE CARBONE : Les transports à faibles émissions de carbone font intervenir les technologies axées sur les véhicules – de passagers ou de marchandises – efficients ou à faibles émissions de carbone, depuis les véhicules privés jusqu’aux moteurs à gaz naturel pour les camions et les véhicules lourds, sans oublier les technologies ferroviaires de pointe et les nouveaux matériaux dans le domaine de l’aviation. En plus des avantages que l’économie canadienne peut tirer d’une plus grande écoefficacité, certaines régions peuvent également en tirer parti du fait de leur participation aux chaînes d’approvisionnement mondiales pour la fabrication de matériel de transport. Le secteur canadien de l’automobile contribue grandement à l’économie canadienne, comptant plus d’un demi million de travailleurs. Ce secteur produit des véhicules légers, des véhicules lourds ainsi qu’un large éventail de pièces, de composants et de systèmes de véhicules, dont une part importante est exportée. Le marché canadien des véhicules routiers est de bonne taille156.

Selon notre analyse, le marché canadien des véhicules efficients se chiffrait, en termes de dépenses totales, à quelque 1,6 milliard de dollars en 2010. Il semble y avoir un bel avenir pour deux types de véhicules électriques de prochaine génération en cours de développement et qui produiront beaucoup moins d’émissions de GES. Il s’agit des véhicules hybrides rechargeables, qui sont équipés à la fois de batteries rechargeables et d’un moteur à combustion interne normal, et d’une nouvelle génération de véhicules dotés uniquement d’un moteur électrique. Par rapport à sa taille à l’intérieur de l’économie mondiale, le Canada compte une proportion importante d’entreprises prenant part à la fabrication de véhicules électriques ou de composants connexes. Par contre, il n’y a pas encore d’assemblage en série de véhicules électriques rechargeables ni de véhicules strictement électriques au Canada.

Selon les prévisions d’IHS Global Insight, la production mondiale dépassera le cap des 60 000 véhicules électriques en 2011 et celui des 150 000 en 2015157. Les grands constructeurs de véhicules automobiles ont annoncé le lancement de plus de 50 nouveaux modèles de véhicules électriques d’ici trois à cinq ans; la plupart seront des véhicules hybrides rechargeables, mais bon nombre de constructeurs prévoient aussi offrir des véhicules strictement électriques.

Étant donné le taux de rotation élevé des investissements dans les véhicules par rapport à ce que l’on observe pour d’autres secteurs, ces investissements devraient être parmi ceux qui connaîtront la plus forte croissance à l’échelle internationale. Ce sera sans doute la même chose pour les taux de mise sur le marché de véhicules efficients au pays. Selon nos prévisions, les investissements pourraient passer de 1,6 milliard de dollars à l’heure actuelle à plus de 24,2 milliards en 2050, soit un chiffre presque quinze fois plus élevé158.

// AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE : On a indiqué à plusieurs endroits que l’aménagement du territoire ouvrait des possibilités importantes, en particulier dans le contexte d’une croissance et d’une urbanisation rapide. Un aménagement du territoire fondé sur une perspective systémique et tenant compte des niveaux de croissance anticipés fournit l’occasion d’établir des collectivités à plus faible intensité d’énergie et de ressources, qui consomment moins d’énergie pour les transports, l’épuration et la distribution de l’eau, etc., et où les coûts d’entretien et le coût de la vie sont moins élevés. Les possibilités à cet égard sont plus limitées dans les régions déjà très développées et où beaucoup d’infrastructures sont déjà en place.


[a] Certains secteurs producteurs de BSFIC comprennent des aspects qui n’ont pas été pris en compte dans l’analyse quantitative.

[b] Une bonne partie de l’information présentée s’inspire des travaux menés par le Groupe Delphi et EnviroEconomics (Groupe Delphi et EnviroEconomics, 2012) ainsi que par Stiebert Consulting (Stiebert, 2012) aux fins de quantifier les occasions associées à une économie sobre en carbone au Canada.

[c] Une bonne partie de l’information présentée s’inspire des travaux menés par le Groupe Delphi et EnviroEconomics (Groupe Delphi et EnviroEconomics, 2012) ainsi que par Stiebert Consulting (Stiebert, 2012) aux fins de quantifier les occasions associées à une économie sobre en carbone au Canada.

[d] Des exemples sont présentés dans les documents suivants : Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, 2004; Weis et Cobb, 2008.

[e] D’autres composantes du secteur du nucléaire, comme les activités d’extraction d’uranium et la médecine nucléaire, sont exclues.

[f] Les installations ontariennes de Darlington et de Bruce seront modernisées, et la province a indiqué qu’elle aura besoin de deux nouvelles tranches nucléaires à Darlington. L’Ontario investit aussi dans la remise en état et l’expansion de la centrale de Pickering B, les travaux devant se poursuivre jusqu’en 2020. Plusieurs autres provinces envisagent la possibilité de recourir à des réacteurs nucléaires pour la production d’électricité ou de chaleur et de vapeur.

[g] L’avantage concurrentiel de la technologie CANDU par rapport aux autres technologies tient à la possibilité d’utiliser du thorium à la place de l’uranium, et aussi de réutiliser de l’uranium recyclé ayant servi de combustible dans les réacteurs à eau légère.

[h] Le secteur des biocarburants n’inclut pas l’utilisation de la biomasse pour des applications de production de chaleur et d’électricité à grande échelle.

[i] Ce sera encore plus vrai à mesure que l’utilisation des matières premières et des technologies de production de biocarburants de deuxième génération se répandra. Les biocarburants de deuxième génération sont généralement produits à partir de matières non comestibles (comme le panic raide ou les résidus de l’exploitation agricole et forestière), au contraire des biocarburants de première génération, qui sont souvent tirés de matières comestibles (canne à sucre, huile végétale, céréales, etc.).

[j] En 2009, la TRN et Technologies du développement durable Canada (TDDC) ont étudié conjointement les possibilités rattachées aux bâtiments commerciaux et ont formulé des conseils stratégiques pour aider les administrations publiques à faire des choix stratégiques pouvant permettre au secteur des bâtiments commerciaux de mettre en place les technologies requises afin de réaliser des gains notables en matière d’efficacité énergétique. Se reporter à ce sujet au document Dans l’engrenage du changement (Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2009b).

[137] Centre canadien de données et d’analyse de la consommation finale d’énergie dans l’industrie (CIEEDAC), 2010.

[138] Office de l’électricité de l’Ontario, 2011.

[139] CanmetÉNERGIE, 2007.

[140] Irving, 2010.

[141] Desrochers et coll., 2011; Analytica Advisors, 2010.

[142] CanmetÉNERGIE, 2010.

[143] Office de l’électricité de l’Ontario, 2010.

[144] Goldfarb, 2010.

[145] Goldfarb, 2010.

[146] Association des industries solaires du Canada, 2010.

[147] Association canadienne de l’énergie éolienne, 2008.

[148] Ocean Renewable Energy Group, 2011.

[149] Canadian Geothermal Energy Association, 2010b.

[150] Association nucléaire canadienne, 2011.

[151] Association nucléaire canadienne, 2011.

[152] Groupe Delphi et EnviroEconomics, 2012.

[153] Statistique Canada, 2012a, 2012b.

[154] Ressources naturelles Canada, 2010a.

[155] Stiebert, 2012.

[156] Gouvernement du Canada, 2009b.

[157] De Vleesschauwer, 2009.

[158] Groupe Delphi et EnviroEconomics, 2012.