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Munich Re – Étude de cas


FACE AUX ÉLÉMENTS : Renforcer la résilience des entreprises au changement climatique

 

« Le changement climatique influe directement sur les activités commerciales, les vôtres comme les nôtres. »

– Dr Peter Hoeppe, directeur, Unité de recherche Geo Risks/Corporate Climate Centre, Munich Re. Climate Change, Climate Risk, Climate Chance, 2009.

couverture

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UN APERÇU //

Siège :

Munich, Allemagne

Secteur :

Finance et assurance

Nombre d’employés (en 2010) :

47 000

Revenus (2010) :

63,5 milliards CAD

Primes brutes émises (2010) :

62 milliards CAD

Principaux déclencheurs de l’adaptation

Modèles de gestion des risques et de tarification des primes d’assurance

Engagement à aider les populations et les pays vulnérables à s’adapter au changement climatique

Mesures d’adaptation au changement climatique

Adoption d’une stratégie d’adaptation au changement climatique au sein de l’entreprise et mise sur pied d’un centre de recherche sur le climat

Collecte de données et activités de recherche

Création de nouveaux produits d’assurance

Avantages opérationnels

Amélioration de la gestion des risques

Reconnaissance de nouvelles possibilités d’affaires

Obstacles opérationnels

Politique à court terme de tarification et absence de réglementation

Manque de données normalisées sur les sinistres liés au climat


PROFIL DE L’ENTREPRISE //

MUNICH, ALLEMAGNE
www.munichre.com
La sculpture de « L’Homme qui marche », les bureaux de l’entreprise Munich Re (crédit photo : Munich Re)

   La sculpture de « L’Homme qui marche »,
   les bureaux de l’entreprise Munich Re
   (crédit photo : Munich Re)

Munich Re est l’un des principaux groupes de réassurance dans le monde. En 2010, il a souscrit l’équivalent de 62 milliards $ CAD en primes annuelles. Le groupe offre des services d’assurance de première ligne traditionnelle et de réassurance, et des services complets de consultation, incluant des solutions pour les risques complexes. Il couvre toute la chaîne de valeur de l’industrie mondiale de l’assurance dans les secteurs de l’assurance vie et de l’assurance dommages.

Les activités de Munich Re dans le secteur de l’assurance de première sont regroupées au sein du groupe ERGO Insurance. L’entreprise offre aussi des solutions d’assurance-maladie sous la bannière Munich Health. Les actifs mondiaux du groupe sont gérés par MEAG (Munich Ergo Asset Management). Munich Re est très active au Canada, où elle offre des solutions de réassurance aux principaux assureurs canadiens de même qu’à des clients du secteur industriel.

L’ASSURANCE ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Les assureurs et les réassureurs sont directement touchés par le changement climatique, puisque ce sont eux qui paient la note des sinistres assurés causés par des événements liés au climat (p. ex. les inondations, les tempêtes, les incendies de forêt, etc.). Dans le cadre de ses activités fondamentales, Munich Re a approfondi ses connaissances sur les risques climatiques.

L’unité de recherche Geo Risks de Munich Re rapporte que les sinistres associés au climat risquent d’augmenter, en partie en raison du changement climatique. En effet, les sinistres assurés causés par des catastrophes climatiques ont fortement augmenté entre 1980 et 2010 (figure 5). Cette tendance ne s’explique pas uniquement par la croissance économique et démographique dans les zones exposées à des conditions météorologiques exceptionnelles. Le nombre de tempêtes, de sinistres liés à l’eau (dont les inondations) et de phénomènes météorologiques exceptionnels comme les vagues de chaleur, les sécheresses et les incendies de forêt, a considérablement augmenté au cours des dernières années (figure 6).

FIGURE 5

Pertes mondiales attribuables à des sinistres climatiques de 1980 à 2010

FIGURE 6

Nombre annuel de sinistres naturels à l’échelle mondiale de 1980 à 2010, avec évolution relative

Bien qu’il soit impossible d’associer l’un de ces événements au changement climatique, les recherches ont démontré que certains événements extrêmes, dont les vagues de chaleur et les précipitations importantes, risquent d’augmenter en raison du changement climatique.65

La répétition de tels événements exceptionnels est coûteuse pour les réassureurs. En 2005, l’ouragan Katrina a été la catastrophe météorologique la plus coûteuse de l’histoire.66 Au cours des neuf premiers mois de 2011, les dégâts causés par les intempéries ont totalisé 32,6 milliards $ US aux États-Unis. Cette situation a été aggravée par les coûts associés à une sécheresse record dans le sud des États-Unis et par les crues du Mississippi.

Munich Re considère que les États-Unis et l’Europe sont des « points chauds », puisque, dans ces régions, la forte pénétration des produits d’assurance coïncide avec une grande exposition aux risques climatiques. Selon l’entreprise, le Canada ne figure pas parmi les pays les plus vulnérables au changement climatique, car la majorité de sa population se concentre dans les zones tempérées et que le réchauffement pourrait générer de nouvelles possibilités d’affaires plutôt qu’augmenter les risques pour certaines activités. Toutefois, l’industrie canadienne de l’assurance est exposée à un certain nombre de risques, notamment à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des précipitations, du risque de tempêtes, d’inondations et de vagues de chaleur ainsi qu’à une dégradation accélérée du pergélisol. Le nord du Canada est particulièrement vulnérable au changement climatique en raison de la présence du pergélisol; on y anticipe aussi un réchauffement plus important que partout ailleurs au Canada. Enfin, en tant que gestionnaires d’actifs, les compagnies d’assurance canadiennes subiront les conséquences financières du changement climatique outre-mer.

MARCHE À SUIVRE POUR RENFORCIR LA RÉSILIENCE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Munich Re considère que le changement climatique affectera ses activités fondamentales en raison de la hausse des réclamations qui y sont associées. De plus, le réassureur croit que l’industrie de l’assurance devrait soutenir les populations vulnérables et aider les pays à s’adapter aux conséquences du changement climatique. Munich Re a favorisé l’intégration de la gestion des risques climatiques à leurs activités en attribuant cette responsabilité au conseil de direction. La création du Corporate Climate Centre (Centre de recherche sur le climat de l’entreprise) lui permet de recueillir des données sur le changement climatique, d’entreprendre des projets, de surveiller les progrès de la stratégie d’entreprise sur le changement climatique et de déterminer de nouvelles possibilités d’affaires. Munich Re favorise également l’adoption d’une vision à long terme dans l’établissement de ses primes d’assurance.

ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LE CADRE DES ACTIVITÉS COMMERCIALES

En 2007, Munich Re a adopté une stratégie d’entreprise sur le changement climatique, qui repose sur les trois fondements suivants.

// GESTION DES RISQUES Munich Re s’est engagée à investir dans la recherche sur les effets du changement climatique et sur les mesures de gestion des risques climatiques. Le réassureur tient également compte des changements, tant observés que projetés, de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques exceptionnels lorsqu’elle souscrit certains risques. Par exemple, les nouveaux modèles de risques de Munich Re en matière d’ouragans aux États-Unis tiennent maintenant compte de la hausse possible de la température à la surface de la mer en raison du changement des conditions climatiques.

// POSSIBILITÉS D’AFFAIRES Munich Re souhaite répondre à la demande croissante pour des solutions de transfert de risques climatiques en offrant de nouveaux produits d’assurance. Par exemple, son nouveau plan de protection pour les producteurs d’énergie photovoltaïque couvre les pertes de revenus en cas de diminution du rayonnement solaire.

// GESTION DES ACTIFS Munich Re gère plus de 270 milliards $ CA d’actifs. Le troisième fondement de sa stratégie sur le changement climatique décrit les efforts de l’entreprise pour tenir compte des risques climatiques dans le cadre de ses décisions d’investissement.

Munich Re se préoccupe depuis de nombreuses années des effets du changement climatique. La première mention des effets du changement climatique dans une publication de Munich Re remonte au début des années 1970. Afin de documenter les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles, le réassureur maintient une base de données exhaustive nommée NatCatSERVICE. Celle-ci comporte actuellement environ 29 000 dossiers, dont la plupart concernent des événements exceptionnels. NatCatSERVICE a été créée au départ pour aider l’entreprise à calculer ses primes d’assurance. Aujourd’hui, Munich Re reconnaît l’importance de sensibiliser le secteur financier aux risques climatiques, et l’entreprise utilise NatCatSERVICE pour communiquer avec ses clients et concevoir ses propres modèles de risques. L’entreprise partage également sa base de données avec les gouvernements et les universités à des fins de recherche.

Par l’intermédiaire de la Munich Climate Insurance Initiative (MCII), un programme qu’elle a créé, Munich Re participe à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Depuis 2005, la MCII est parvenue à faire inclure l’assurance dans les mesures d’adaptation au changement climatique lors des négociations officielles de la CCNUCC.

Munich Re vise également un bilan carbone neutre. Le groupe de réassurance souhaite atteindre cet objectif d’ici 2012, et le groupe dans son ensemble, d’ici 2015.

AVANTAGES ET ENJEUX

Grâce à son travail sur les effets du changement climatique, Munich Re a développé une bonne compréhension des risques économiques liés au changement climatique. En outre, son processus d’évaluation et de gestion des risques climatiques lui permet d’identifier de nouvelles possibilités d’affaires.

Munich Re est consciente des enjeux auxquels font face les réassureurs et les assureurs en intégrant la gestion des risques climatiques à leurs activités. En premier lieu, l’industrie a l’avantage de réviser ses primes chaque année afin que les primes d’assurance tendent à refléter les risques de perte. Par conséquent, il y a peu d’incitatifs pour les souscripteurs d’utiliser des projections climatiques à long terme. Munich Re cherche toutefois une approche à long terme en matière de tarification. En intégrant l’information sur les tendances climatiques récentes et les projections futures, les assureurs peuvent éviter le mécontentement de leurs clients en raison d’une hausse subite des primes.

En second lieu, un certain nombre de facteurs influent sur les pertes liées au climat (la variabilité naturelle du climat, l’accroissement des richesses, le taux de pénétration des produits d’assurance, la sélection des sites, etc.) et il est difficile de percevoir clairement le « signal » que le climat change. Munich Re oeuvre à la normalisation des données sur les catastrophes naturelles, qui aideront à évaluer les conséquences financières de la hausse des températures et d’autres changements climatiques.

POINT DE VUE SUR LE RÔLE DU GOUVERNEMENT

Selon Munich Re, le gouvernement a un rôle important à jouer pour faciliter l’adaptation des entreprises au changement climatique. Les gouvernements ont la capacité de sensibiliser la population au changement climatique et à la nécessité de s’y adapter. Dans des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne, des groupes spécialisés sont actuellement financés par le gouvernement pour élaborer une base de données sur le changement climatique ainsi que des méthodes, outils et conseils en matière de gestion des risques accessibles gratuitement et de grande qualitén.

Le gouvernement peut également soutenir la création de régimes d’assurance qui protègent certains groupes plus vulnérables contre les risques climatiques. Munich Re a conclu une alliance stratégique avec un organisme gouvernemental allemand (GIZ) qui propose des services d’assurance à des coopératives des Philippines contre les sinistres associés au climat.

Enfin, des lois et des réglementations sont nécessaires pour obliger certaines entreprises ou industries à gérer les risques climatiques. Par exemple, la US National Association of Insurance Commissioners a adopté, en 2009, une norme de divulgation des risques climatiques destinée aux assureurs, laquelle est maintenant obligatoire dans certains États.


[n] Les National and Regional Climatic Data Centers aux États-Unis, le U.K. Climate Impacts Programme (Royaume-Uni) et le Climate Service Center (Allemagne).
[65] Min et al. 2011; Stott, Stone et Allen, 2004
[66] Munich Re, 2011b