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Cameco Corporation – Étude de cas


FACE AUX ÉLÉMENTS : Renforcer la résilience des entreprises au changement climatique

 

« Globalement, les avantages potentiels du changement climatique surpassent les désavantages potentiels. »

– Shane Borchardt, directeur du programme, Systèmes environnementaux, Cameco

couverture

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UN APERÇU //

Siège :

Saskatoon, Saskatchewan

Secteur :

Fabrication de produits chimiques

Nombre d’employés (en 2011) :

3 500 (dans le monde entier)

Revenus (2010) :

2,124 milliards CAD

Production totale d’uranium (2010) :

22,8 millions de livres (part de Cameco)

Principaux déclencheurs de l’adaptation

Prise en considération des effets du changement climatique et des mesures d’adaptation présentées dans les débats sur les politiques publiques et dans les médias

Évaluation des risques climatiques et des mesures d’adaptation adoptées par d’autres entreprises

Mesures d’adaptation au changement climatique

Évaluation des risques découlant du changement climatique pour certaines installations

Avantages opérationnels

Confiance accrue de la haute direction envers la gestion des risques

Amélioration des communications sur le changement climatique

Obstacles opérationnels

Manque de mesures incitatives de la part du gouvernement


PROFIL DE L’ENTREPRISE //

SASKATOON, SASKATCHEWAN
www.cameco.com
L’installation d’extraction minière de McArthur River (crédit photo : Cameco Corporation)

     L’installation d’extraction minière de McArthur
     River (crédit photo : Cameco Corporation)

Cameco est l’un des principaux producteurs d’uranium dans le monde avec 16 % de la production mondiale. La société participe à chacune des étapes de la chaîne de valeur de l’uranium en exploitant des mines, des usines de traitement et des usines de transformation, et en générant de l’énergie nucléaire. Elle possède des actifs au Canada, aux États-Unis et au Kazakhstan, et des intérêts dans des projets d’exploration et de développement au Canada, en Australie, au Kazakhstan, aux États-Unis, en Mongolie et au Pérou.

Depuis 1975, les ressources en uranium connues ont presque triplé en raison de la hausse des investissements en exploration minière.2 Puisque la production d’énergie nucléaire produit peu de gaz à effet de serre (GES), les sociétés d’uranium pourraient bénéficier d’une augmentation de la demande pour ce type d’énergie comme solution de rechange aux combustibles fossiles, surtout dans un contexte où les pays en développement poursuivent leur croissance économique et que les cibles de réduction des émissions des GES sont plus strictes.

LES ACTIVITÉS MINIÈRES ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

La plupart des risques climatiques auxquels est exposée Cameco dans le cadre de ses activités de production d’uranium proviennent de ses activités minières, qui sont souvent menées dans des régions isolées au climat rude et difficile. Les activités minières sont directement exposées aux incidences du changement climatique en raison de leur dépendance aux actifs de longue durée et capitalistiques, de leurs vastes réseaux de transport et de leurs longues chaînes d’approvisionnement. Le Conseil international des mines et métaux (ICMM) considère le changement climatique comme un problème important, et encourage ses membres à élaborer des stratégies d’adaptation propres aux opérations.3

Selon les prévisions, la hausse des températures sera particulièrement marquée pendant l’hiver dans le Grand Nord et affectera l’accès aux ressources, sur les routes d’hiver, par exemple. Ces routes dépendent de l’intégrité structurelle du sol gelé, et on a observé au cours des 30 dernières années une réduction substantielle de la durée des routes d’hiver.4 Comme les activités d’extraction et de traitement exigent beaucoup d’eau, elles pourraient également être affectées par les prochaines fluctuations de la répartition saisonnière des précipitations, ce qui est particulièrement critique dans les zones où la pénurie d’eau saisonnière est déjà une contrainte.

À cause du changement climatique, la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes (tempêtes, sécheresses et inondations) et d’autres perturbations sont susceptibles d’augmenter, ce qui aura des répercussions sur les coûts et augmentera les risques d’interruption et de perturbation de l’exploitation minière. Par exemple, un risque accru d’incendies de forêt dans les Prairies en raison de températures plus chaudes et de précipitations estivales réduites pourrait entraîner une augmentation des coûts liés à la gestion des risques d’incendie, en particulier dans les régions éloignées qui n’ont aucun service d’incendie financé par les fonds publics.

Enfin, le changement climatique pourrait compliquer le déclassement sécuritaire des actifs à long terme, un processus critique pour l’industrie minière.

DÉCLENCHEURS

Cameco a créé une équipe de leadership en environnement en 2006, élément d’un effort concerté pour devenir un précurseur dans la compréhension et la gestion des problèmes environnementaux de l’industrie. Le mandat de l’équipe comprend l’étude et l’analyse des défis en matière d’environnement qui pourraient impliquer des obligations d’entreprise, afin de les intégrer au système d’évaluation des risques, le cas échéant.

Dès le début, le changement climatique (aussi bien la réduction des émissions de GES que les répercussions physiques du changement climatique) a été ciblé comme un risque potentiel pour l’entreprise, en raison de l’importance du sujet dans les débats sur les politiques publiques et dans les médias. L’équipe de Cameco a également estimé que la société devrait imiter le grand nombre d’entreprises de différents secteurs qui avaient déjà commencé à se préoccuper des risques climatiques et aux possibilités qui en découlent.

ANALYSE DES RISQUES MATÉRIELS

En 2008, pour la première étape du processus de gestion des risques climatiques, l’équipe environnementale a évalué ces risques en coordonnant les discussions des groupes de travail composés des membres du personnel de différentes divisions de l’entreprise. Cet exercice a été facilité par un consultant externe d’Acclimatise, un spécialiste de la gestion des risques climatiques.

En plus d’examiner les répercussions climatiques sur l’entreprise dans sa globalité, on a soumis un petit nombre d’installations de Cameco (représentant un éventail de zones géographiques et de secteurs d’activité) à cet exercice :

// L’usine d’uranium à haute teneur de Key Lake (Saskatchewan) et une opération de récupération in situ (conjointement avec Inkai) dans une région éloignée du Kazakhstan représentaient la division minière de l’entreprise.

// La raffinerie d’uranium située à Blind River (Ontario) représentait la division de carburant et d’énergie.

Cameco a mené une évaluation des risques climatiques en fonction d’un cadre décisionnel reconnu en matière d’incertitude liée au changement climatique.5 Quatre groupes de travail ont examiné une gamme de risques et de possibilités liés aux changements climatiques, y compris le besoin éventuel d’augmenter les quantités d’eau de refroidissement, le risque accru d’incendie, la hausse des coûts d’entretien des routes et les possibles perturbations de la chaîne d’approvisionnement.

Selon Cameco, la réduction de la quantité d’eau disponible pour les opérations au Kazakhstan, en raison de l’augmentation prévue de la température et de la diminution des précipitations, constituait le risque le plus important. On a également conclu que le changement climatique pourrait affecter la qualité de l’eau, entraînant des conséquences sur les collectivités locales qui pourraient être attribuées aux opérations de Cameco.

Les conclusions générales de l’évaluation des risques climatiques indiquent que, pour la majorité des opérations de Cameco, les avantages liés au changement climatique (qui incluent la demande accrue pour l’uranium et l’énergie nucléaire en raison de la réduction des émissions de GES ainsi que les économies liées à la réduction des besoins en chauffage) sont supérieurs aux risques potentiels. En conséquence, le changement climatique n’est pas considéré comme un risque pour l’entreprise et aucune mesure de gestion particulière n’a été mise de l’avant. Il incombe aux responsables de chaque site de gérer les risques climatiques.

Les résultats de l’évaluation des risques climatiques ont également servi à répondre à la demande annuelle d’information du Carbon Disclosure Project, qui représente 551 investisseurs institutionnels.

AVANTAGES ET ENJEUX

L’évaluation globale des risques climatiques réalisée en 2008 a fourni à la haute direction l’assurance qu’il n’existe pas de passifs cachés en regard du changement climatique. L’évaluation a également permis d’améliorer la communication avec les parties intéressées sur les risques et possibilités liés au changement climatique.

Des mesures incitatives ou obligations promulguées par le gouvernement pourraient accélérer les actions dans les sites, sans quoi elles pourraient ne jamais être entreprises.

PROCHAINES ÉTAPES

Cameco continuera de surveiller de près les risques et possibilités, en particulier dans le cadre de ses activités de communication et de ses relations avec les investisseurs, tant que le changement climatique demeurera un enjeu majeur dans la sphère publique. Cependant, à moins que de nouvelles données indiquant que l’évolution du climat a été surestimée ou sous-estimée soient publiées, il n’est pas prévu de mettre à jour les résultats de l’évaluation de Cameco sur les risques climatiques.

Dans les pays où la législation et la réglementation exigent un examen et une gestion des risques climatiques, Cameco évalue les répercussions des prochains changements climatiques dès la planification d’un projet. À titre d’exemple, les autorités en matière de planification dans certains États et territoires australiens (comme la région de la capitale australienne et New South Wales) exigent qu’une évaluation des risques climatiques soit réalisée dans le cadre des évaluations des risques environnementaux.

POINT DE VUE SUR LE RÔLE DU GOUVERNEMENT

Les discussions entre Cameco et le gouvernement sur le changement climatique ont surtout porté sur les émissions de GES. Bien que le thème de l’adaptation ait été soulevé, à ce jour, le gouvernement s’est peu engagé sur cette question, principalement parce que les actions du gouvernement ne sont pas axées sur l’adaptation des entreprises au changement climatique. Cameco estime que la décision d’évaluer les incidences du changement climatique et de déployer des mesures d’adaptation appropriées doit rester l’apanage des entreprises, notamment parce que la gestion des risques climatiques varie d’un endroit à l’autre et d’une entreprise à l’autre. Toutefois, si le gouvernement imposait de nouvelles exigences en matière d’adaptation au changement climatique pour les projets proposés, Cameco encouragerait le gouvernement à offrir du financement et des programmes fiscaux adaptés pour aider à compenser certains des coûts supplémentaires.

Dans les endroits très exposés aux risques climatiques ou sujets à d’importants changements prévus par les modèles climatiques, une participation plus active des gouvernements pourrait être justifiée. Évidemment, tout changement réglementaire ou législatif amène de nouveaux coûts pour les entreprises. Si le gouvernement souhaite intégrer l’obligation de gestion des risques climatiques dans la législation (par exemple, en révisant les normes de conception des bassins de rétention pour la gestion des eaux pluviales), il est essentiel d’accorder aux entreprises de l’aide financière et des délais raisonnables pour apporter ces changements.

Enfin, Cameco estime que le gouvernement a un rôle fondamental à jouer dans la prise de décisions d’affaires en fournissant de l’information et des données claires et fiables sur le changement climatique. Le gouvernement a également la responsabilité de minimiser les perturbations des infrastructures et services publics dont dépendent les entreprises que pourrait occasionner le changement climatique.


[2] Association Nucléaire Mondiale, 2011
[3] ICMM, 2009
[4] Instanes, 2005
[5] Willows et Connell, 2003