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Communiqué de presse – le 31 octobre 2005

L’« Amazonie » canadien est menacé

Un nouveau rapport de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie demande avec insistance une intervention pour cette vaste région boréale

Ottawa, le 31 octobre 2005 — Les régions boisées boréales situées dans le Nord du Canada, qui sont comparables à l’Amazonie en ce qui a trait à leur richesse naturelle et à leur importance écologique, sont menacées selon les conclusions d’un nouveau rapport publié aujourd’hui par la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE).

La vaste région boréale qui s’étend dans la partie nord de sept provinces et de l’ensemble des trois territoires du Canada comprend la dernière forêt vierge naturelle au monde. Elle se compose d’une superficie de 6 millions de kilomètres carrés et compte jusqu’à 2 millions de lacs.

La forêt boréale est une partie vitale du capital écologique du Canada – le capital naturel qui fait de ce pays un des plus riches au monde. Sur le plan de l’importance environnementale – en tant que réserve de la biodiversité et de contrepoids aux émissions de carbone qui contribuent au changement climatique – la forêt boréale se compare à la région de l’Amazonie en Amérique du Sud.

Le nouveau rapport sur L’état du débat de la TRNEE constitue un avertissement selon lequel cette précieuse ressource a été fortement diminuée au cours des dernières décennies par l’exploitation forestière, l’extraction minière et énergétique et le réchauffement du globe. Le développement planifié, mesuré et durable de la forêt boréale est primordial pour permettre le développement de ces activités économiques capitales tout en assurant la protection aussi indispensable de l’environnement naturel.

« Nous devons agir de façon rapide et audacieuse, a déclaré Glen Murray, président de la TRNEE. Une source majeure de la richesse et du bien-être des Canadiens est en jeu. Une réflexion novatrice sur ce sujet est requise instamment. »

La recommandation clé constitue une invitation urgente à passer à l’action adressée au premier ministre afin qu’il convoque une conférence des dirigeants, en 2006, pour aborder les problèmes de la forêt boréale et trouver des solutions concrètes et novatrices de manière à assurer la longévité de cette importante ressource canadienne. « Nous avons besoin d’une direction ferme de tous les intervenants de ce pays, à la fois, pour diriger le changement en matière de protection de la forêt boréale et pour faire preuve de leadership à l’échelle internationale en ce qui concerne cette ressource essentielle », a déclaré Wendy Carter, coprésidente du Groupe de travail sur la forêt boréale de la TRNEE.

Le rapport de la TRNEE recommande aussi l’adoption d’une approche constructive et efficace utilisant une variété d’instruments économiques axés sur le marché pour favoriser la conservation du capital naturel de la forêt boréale. Parmi ces outils, on relève :

des changements et des incitatifs en matière de politique fiscale pour récompenser la bonne pratique;

des « compensations » (exigeant une mise en valeur ou la protection d’une zone en échange de droits de développement relatifs à une autre région);

des droits d’usage relatifs à la conservation (permettant aux tierces parties de négocier directement le droit de gérer les terres publiques dans le plus grand intérêt de la conservation des extrants vitaux de la biodiversité comme l’air pur, l’eau, etc.).

Ainsi, en vertu d’un système axé sur le marché, les promoteurs pourraient acheter, vendre ou échanger des droits de développement en vue de protéger la terre contre l’exploitation.

Selon le rapport, ces instruments axés sur le marché pourraient atténuer la tension qui s’exerce sur la région boréale, dans l’ensemble du territoire du Canada, si on les utilise en tant que mesures autonomes ou dans le cadre d’une combinaison créative de mesures.

« Nous avons besoin d’un système qui favorise le soutien de toutes les parties, a tenu à ajouter Bill Borland, coprésident du groupe de travail de la TRNEE sur la forêt boréale. Nous devons encourager les promoteurs de ressources, les gestionnaires de terres, les écologistes et les autres parties concernées, incluant les représentants des Autochtones, à s’entendre sur des objectifs communs, des modèles et des stratégies de conservation. Un système axé sur le marché constitue une approche convaincante pour résoudre ce problème urgent. »

La TRNEE est un organisme fédéral indépendant spécialisé dans l’étude de nouvelles possibilités permettant d’intégrer la conservation de l’environnement et le développement économique en vue de soutenir la prospérité du Canada et d’assurer son avenir.