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Le prix à payer – Régions côtières

Les Canadiens qui vivent dans les zones cotieres sont habitues aux risques associes aux changements de niveau des oceans et aux ondes de tempetes. Le changement climatique aggravera les hausses actuelles, exposant entre 3 000 et 13 000 habitations supplementaires aux inondations d’ici le milieu du siecle.

imageLes régions côtières du Canada s’étendent sur 243 000 kilomètres de littoral donnant sur trois océans. Un Canadien sur six habite à moins de 20 kilomètres de l’océan44, mais pour beaucoup d’autres, les côtes sont un lieu de loisirs et de travail important. Habituées depuis longtemps à lutter contre les risques d’inondation et d’érosion, les collectivités du littoral doivent dorénavant composer avec le changement climatique, une nouvelle menace qui aggrave les risques pour les habitants, les propriétés et l’environnement des régions côtières.

Au fur et à mesure que le climat évolue, les effets combinés de l’accélération de l’érosion côtière, de la hausse du niveau des océans et de la fréquence et de l’intensité accrues des ondes de tempête risquent de provoquer la perte permanente de terres, des inondations temporaires, la salinisation de l’eau douce, des dommages à la propriété, la perturbation de certaines activités économiques essentielles, et bien d’autres conséquences. Récemment, nous en avons beaucoup appris sur les effets potentiels du changement climatique sur les côtes. En effet, selon une étude pancanadienne sur la sensibilité du Canada à la hausse du niveau des océans, le tiers de nos côtes, dont 80 % de celles de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, affichent une sensibilité moyenne ou élevée. Le district régional du Grand Vancouver, à cause de sa forte concentration d’habitants et de son infrastructure coûteuse, s’avère particulièrement vulnérable. Quelques études locales et régionales, portant en majeure partie sur la côte Est, ont évalué les répercussions et les coûts du changement climatique sur l’infrastructure bâtie et les habitations. En dehors de cela, peu de chercheurs ont tenté d’estimer les coûts probables du changement climatique pour les régions côtières du Canada; c’est une lacune que la présente étude essaiera de combler en partie.

Incidence des inondations côtières

  • Durant les années 2050, de 33 000 à 38 000 kilomètres carrés (km2) de terres seront menacés chaque année par les inondations. Sur 2 000 à 7 000 km2 de cette superficie, les inondations seront attribuables au changement climatique.

  • Une incidence inégale d’une région à l’autre.

  • Durant les années 2050, de 16 000 à 28 000 résidences seront menacées chaque année par des inondations permanentes dues à la hausse du niveau des océans et des inondations temporaires dues aux ondes de tempête.

  • La majeure partie des habitations menacées se trouvent en Colombie-Britannique : de 8 900 à 18 700 dans les années 2050.

Répercussions économiques

  • L’inondation des habitations découlant des risques de base et du changement climatique pourrait comporter des coûts annuels de l’ordre de 4 à 17 milliards de dollars dans les années 2050.

  • En valeur absolue, la majeure partie de ces coûts sont associés aux dommages causés aux résidences de la Colombie-Britannique.

  • Le Nunavut, la Colombie-Britannique, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard affichent les coûts par habitant les plus élevés.

  • Dans les années 2050, l’ensemble de ces coûts pourrait représenter annuellement de 0,2 % à 0,3 % du PIB du Canada; au 21e siècle, les coûts cumulatifs pourraient atteindre de 109 à 379 milliards de dollars, compte tenu d’un taux d’actualisation de 3 %.

Stratégies d’adaptation

On connait bien les strategies necessaires pour s’adapter a la hausse du niveau des oceans et aux risques associes aux ondes de tempete. Elles se divisent en trois grandes categories : le retrait, l’amenagement adaptatif et la protection. Par « retrait », on entend l’eloignement des residences par rapport aux secteurs vulnerables; l’« amenagement adaptatif » consiste, par exemple, a revoir la conception des residences et a modifier les pratiques d’utilisation des terres de maniere a mieux resister aux inondations et a l’intrusion d’eau salee; quant aux mesures de « protection », elles comprennent les ouvrages de retenue naturels et artificiels qui reduisent les risques d’inondation. Nous nous sommes fixe comme but d’evaluer l’efficacite de deux strategies d’adaptation applicables a l’echelle nationale, par rapport a leur cout.

(1) L’aménagement dans une optique climatique : La premiere strategie interdit toute future construction dans les secteurs presumes inondables d’ici 2100, selon un scenario de changement climatique eleve. Il s’agit d’une strategie proactive qui limite le nombre d’habitations sujettes aux inondations au niveau actuel et prevoit la reconstruction des habitations existantes apres le passage d’une onde de tempete. Toute croissance domiciliaire reste interdite dans les secteurs vises.

(2) Le retrait stratégique : La deuxième stratégie consiste à abandonner graduellement les secteurs nouvellement inondés. En fait, nous présumons que les inondations ont lieu et que les propriétaires ont comme réaction adaptative de déménager dans un secteur sûr. Comme cette mesure d’adaptation consiste à reconstruire une demeure qui, autrement, serait reconstruite au même endroit, elle n’entraîne aucuns frais supplémentaires.

Pour expliquer ce resultat, il faut comprendre que, selon la strategie d’amenagement dans une optique climatique, les proprietaires reconstruisent sans cesse les residences inondees par les ondes de tempete, ce qui se traduit par des frais qui s’additionnent
tout au long du siecle. De son cote, la politique de retrait strategique exige l’abandon des demeures et l’investissement de la valeur de reconstruction dans des maisons situees dans des secteurs a faible risque.

Mises en oeuvre concurremment, ces deux stratégies d’adaptation peuvent réduire les coûts cumulatifs des effets du changement climatique à un plancher de 1 à 6 milliards de dollars d’ici 2100. En combinant l’amenagement dans une optique climatique et le retrait strategique, on arrive a reduire la valeur des dommages cumulatifs a seulement 3 % a 4 % de leur cout sans adaptation au changement climatique.