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4.3 Compétitivité des entreprises

Perspectives pour le Canada : adopter une approche axée sur le cycle de vie à l’appui du développement durable

 

La concurrence entre sociétés contribue à l’adoption des approches axées sur le cycle de vie dans différents secteurs. Ainsi, dans le secteur de la fabrication, les approches axées sur le cycle de vie – comme la conception environnementale (CE), ou l’écoconception – peuvent servir à exposer les améliorations touchant le rendement environnemental et la qualité des produits. La concurrence joue un rôle moins important dans les secteurs des matières premières, où des facteurs comme l’accès aux marchés et le respect de la réglementation ont été plus déterminants. L’efficience énergétique est étroitement liée à la compétitivité dans plusieurs secteurs, car les gains à ce niveau peuvent conférer un avantage concurrentiel de longue haleine/à la longue.

L’évitement de coûts et l’innovation sont des déterminants clés pour les secteurs où la concurrence est forte car ils peuvent apporter des avantages concurrentiels et contribuer à la différentiation des produits et services sur le marché. On parlera d’évitement de coûts dans les cas où le recours à des approches axées sur le cycle de vie permet de réaliser des économies en misant sur l’efficacité énergétique, la gestion des déchets et l’écologisation de la chaîne d’approvisionnement. Ce facteur est étroitement lié à ce que l’on appelle le « triple résultat », c’est à dire les résultats financiers, les résultats environnementaux et les résultats sociaux.

Les sociétés utilisent en outre les approches axées sur le cycle de vie pour innover et déterminer des éléments et des améliorations pouvant servir à différencier leurs produits sur le marché. Les efforts des sociétés au chapitre de la viabilité en viennent à porter sur la chaîne d’approvisionnement, à la fois pour réaliser des économies et pour donner suite aux demandes de plus en plus grandes des actionnaires, des parties prenantes et des investisseurs afin qu’elles fassent preuve de responsabilisation et qu’elles agissent en ce sens.

On observe une augmentation de la demande des sociétés à l’égard de données quantitatives et scientifiques pour valider les hypothèses intuitives qui sous tendent la conception et l’utilisation des produits ainsi que pour veiller à ce que les investissements axés sur l’apport d’améliorations environnementales soient efficaces. Les sociétés peuvent utiliser les approches axées sur le cycle de vie pour déterminer exactement où investir afin de réaliser le gain environnemental maximal à un coût économique minimal. À défaut d’une telle approche, elles risquent d’investir moins efficacement – par exemple en remplaçant leurs ampoules électriques au lieu d’optimiser leurs emballages ou de réduire les déchets, ce qui leur permettrait de réaliser des gains d’efficience et des gains environnementaux plus importants.


HAUSSER L’EFFICIENCE DE LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT

La chaîne d’approvisionnement§§§§offre des possibilités évidentes et importantes de réaliser des améliorations d’ordre environnemental, étant donné que 90 % des impacts environnementaux des biens de consommation surviennent au cours de ce processus126. En possédant une meilleure compréhension de leur chaîne d’approvisionnement grâce aux approches axées sur le cycle de vie, les détaillants et les fabricants prennent conscience des risques économiques et environnementaux qui s’y rattachent (ces risques sont récapitulés au tableau 3). Il devient alors possible de déterminer les points névralgiques*****, les volets des processus qui sont inefficients et les améliorations pouvant être apportées aux processus en amont et en aval.

TABLEAU 3. RISQUES ET POSSIBILITÉS ASSOCIÉS À LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT SOUS L’ANGLE DES APPROCHES AXÉES SUR LE CYCLE DE VIE

En employant des approches axées sur le cycle de vie à l’égard de leur chaîne d’approvisionnement, les entreprises profitent d’avantages économiques. Les coûts de distribution sont réduits, du fait des possibilités mises en lumière en vue de diminuer la consommation de carburant, par exemple en réduisant les emballages et donc le poids ou le volume des produits à transporter, ou encore en utilisant des véhicule hybrides, ce qui donne lieu en bout de ligne à des économies127, 128. Une plus grande fiabilité de la chaîne d’approvisionnement, une marge de manœuvre accrue en ce qui touche les sources d’approvisionnement et une distribution plus rapide des produits sur le marché grâce à des gains d’efficience129, 130 aideront les entreprises à être plus concurrentielles. L’efficience en matière de distribution consiste à « distribuer le bon produit au bon endroit au bon moment et au coût adéquat »131

Des gains environnementaux prendront la forme d’une plus grande conscientisation des fournisseurs au sujet des points névralgiques où améliorer les processus ainsi que d’une sensibilisation accrue des consommateurs à propos des mesures pouvant être prises pour réduire les impacts environnementaux lors de la consommation et de l’élimination de produits. Cette information peut aussi aider les sociétés établies en aval à collaborer avec les fournisseurs afin de réduire ou même d’éliminer les substances dangereuses pour l’environnement dans leurs produits. Par exemple, en Europe, il existe une directive (la directive dite « RoHS », pour « Restriction of Hazardous Substances ») limitant l’utilisation de plomb, de mercure, de cadmium, de chrome hexavalent et de retardants de flamme à base de polybromobiphényles et de polybromodiphényléther dans l’équipement électrique et électronique132. Afin de se conformer à cette directive, les fabricants d’équipement électrique et électronique déterminent et réduisent la présence des substances réglementées dans les composants de leurs produits. De même, les fournisseurs de Walmart Canada prennent des mesures dans la foulée de l’objectif de Walmart consistant à réduire de 20 millions de tonnes métriques par année les émissions de GES associées à sa chaîne d’approvisionnement, et ce, d’ici 2015 (se reporter à l’encadré ci après). RONA vise aussi à réduire les impacts reliés à sa chaîne d’approvisionnement en ce qui touche les emballages, que l’on veut diminuer dans une proportion de 5 % d’ici la fin de 2015133.


HAUSSER L’EFFICIENCE DES OPÉRATIONS INTERNES

Tout comme le secteur public, le secteur privé a recours à des approches axées sur le cycle de vie pour déterminer les améliorations d’ordre économique et environnemental pouvant être apportées à ses opérations internes, ce qui inclut les infra¬structures, les biens, les services et les processus connexes qui aident les entreprises à mener leurs activités, y compris les pratiques internes de fabrication ou de transformation. La détermination des points névralgiques, des éléments inefficients, des solutions de rechange plus avantageuses ou des améliorations à apporter aux processus dans le cadre des opérations internes des sociétés sont autant de possibilités pouvant découler de l’adoption d’approches axées sur le cycle de vie. Les gains d’efficience ainsi obtenus permettent de faire des économies et contribuent à la fois à la conservation des ressources et à la prévention de la pollution. Cela comprend l’accroissement de la qualité des produits, étant donné que les activités de mesure permanente constituent intrinsèquement un mécanisme d’amélioration permanente134et concourent à une plus grande fiabilité des procédés.

En retour, les sociétés en viennent à exercer une meilleure intendance environnementale en réduisant les impacts négatifs grâce au recours à des approches axées sur le cycle de vie dans le cadre de leurs opérations internes. Les avantages environnementaux ainsi obtenus prennent la forme d’une réduction des émissions atmosphériques, des déchets solides et du volume d’eaux usées, sans oublier la diminution du bruit et d’autres effets ayant une incidence sur la qualité de vie135.

L’étude de cas présentée dans l’encadré qui suit montre comment la société BASF utilise une approche axée sur le cycle de vie, l’écoefficacité, pour obtenir ces avantages relativement à ses produits et à ses procédés. L’approche fondée sur l’écoefficacité repose sur l’analyse des impacts environnementaux et économiques d’un produit ou d’un procédé pendant tout son cycle de vie, de manière à faire des choix économiques et dont l’impact environnemental est aussi réduit que possible sous l’angle de la conservation des ressources et de la production d’émissions et de déchets136

4.4 CONCLUSION

 

Les recherches et les consultations de la TRN ont mis en lumière trois raisons clés justifiant l’adoption d’approches axées sur le cycle de vie par les entreprises et les administrations publiques du Canada.

En premier lieu, la compétitivité internationale du Canada pourrait être remise en question en raison de certains enjeux touchant l’accès aux marchés et les échanges commerciaux, du fait que des gouvernements et des secteurs commerciaux étrangers imposent des exigences qui sont fondées sur de telles approches et qui sont applicables à la chaîne d’approvisionnement. Ce risque est bien réel, et le Canada doit agir sans tarder pour maintenir sa compétitivité.

En deuxième lieu, le secteur public a une occasion de réaliser des progrès au regard des objectifs d’intendance environnementale et de faire preuve de leadership en intégrant des approches axées sur le cycle de vie aux aspects stratégiques des opérations internes des administrations publiques. Il existe des politiques et des programmes qui incorporent de telles approches ou qui en appuient l’utilisation, mais il y a encore amplement place à amélioration, surtout si l’État veut répondre aux besoins du secteur privé en la matière. Cela peut aussi donner lieu à des économies au niveau de ses opérations internes.

En troisième lieu, les approches axées sur le cycle de vie offrent au secteur privé un moyen de hausser l’efficience des processus qui sous tendent ses opérations internes et la gestion de sa chaîne d’approvisionnement, d’améliorer les produits et services offerts aux consommateurs ainsi que d’accroître sa capacité concurrentielle sur les marchés nationaux et étrangers.


[§§§§] La chaîne d’approvisionnement correspond au cycle des produits et services, depuis la conception jusqu’à la consommation, en passant par la détermination des sources d’approvisionnement, la production, la distribution et la vente.

[*****] On entend par points névralgiques les éléments associés aux impacts – qu’ils soient économiques ou environnementaux – les plus importants.

[126] Groupe Delphi et Kalypso Designs, 2011.

[127] Industrie Canada, 2009a.

[128] Consumer Electronics Association, 2010.

[129] Industrie Canada, 2009b.

[130] Industrie Canada, 2009a.

[131] Industrie Canada, 2009b.

[132] Parlement européen et Conseil de l’Union européenne, 2003.

[133] RONA, 2011.

[134] Schenck, 2009.

[135] Industrie Canada, Manufacturiers et exportateurs du Canada et Design Exchange, 2009.

[136] Centre Commun de Recherche de la Commission européenne, 2010b.

[137] Wallmart, 2011.

[138] Wallmart Canada, 2011.

[139] ICF Marbek, 2011.

[140] ICF Marbek, 2011.

[141] ICF Marbek, 2011.

[142] BASF, sans date.

[143] BASF, 2005.

[144] BASF, 2005.