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2.0 Comprendre les approches axées sur le cycle de vie

Perspectives pour le Canada : adopter une approche axée sur le cycle de vie à l’appui du développement durable

recycle iconCE CHAPITRE PRÉSENTE UN APERÇU DE TOUT L’ÉVENTAIL D’APPROCHES AXÉES SUR LE CYCLE DE VIE ET TRAITE DES PRINCIPAUX TERMES UTILISÉS DANS LE RAPPORT. ON TROUVERA À L’ANNEXE 2 LA LISTE COMPLÈTE DES TERMES ET LEUR DÉFINITION. LES POINTS FORTS ET LES LIMITES DES APPROCHES AXÉES SUR LE CYCLE DE VIE SONT ÉGALEMENT COMMENTÉS.


2.1 EN QUOI CONSISTENT LES APPROCHES AXÉES SUR LE CYCLE DE VIE ET POURQUOI SONT ELLES NÉCESSAIRES?

 

La TRN définit les approches axées sur le cycle de vie comme étant un ensemble de concepts, de programmes, d’outils et de données qui servent à circonscrire, à comprendre et à réduire les intrants (économiques ou environnementaux) ainsi que leur incidence au cours de l’ensemble du cycle de vie des produits, des technologies ou des procédés.

Les approches axées sur le cycle de vie font partie d’une trousse d’outils à l’appui du développement durable. Dans un contexte décisionnel, de multiples outils complémentaires devraient être utilisés afin de bien étayer le jugement posé. En général, les approches axées sur le cycle de vie ont mis l’accent sur les intrants et les impacts environnementaux. Cela dit, il est possible d’examiner également les intrants et impacts économiques et sociaux afin de comprendre comment un produit, une technologie ou un procédé donne suite à des objectifs donnés. La Figure 1 illustre les principales étapes du cycle de vie d’un produit. Chaque étape peut exiger des intrants, qu’ils soient environnementaux – p. ex., matières premières et énergie –, économiques – p. ex., coût des matières – ou sociaux –emploi. Il peut aussi y avoir différents impacts sous forme d’extrants lors de chaque étape; il peut s’agir là encore d’extrants environnementaux – p. ex., émissions de carbone et eaux usées –, économiques – p. ex., bénéfices et coût d’élimination des déchets – et sociaux – p. ex., traitement équitable des employés. Dans le présent rapport, les commentaires porteront uniquement sur les intrants environnementaux et économiques.

FIGURE 1. ÉTAPES DU CYCLE DE VIE DES PRODUITS

Source: Adapted from United Nations Environment Programme No Date (a)

Les approches axées sur le cycle de vie peuvent servir à recueillir des renseignements utiles aux fins de la prise de décisions relatives à des politiques ou à des programmes, ainsi que cela est décrit dans l’encadré qui suit.

FIGURE 2. INTÉGRER LES APPROCHES AXÉES SUR LE CYCLE DE VIE À L’ÉLABORATION DES POLITIQUES ET DES PROGRAMMES GOUVERNEMENTAUX

Étape 3 – Élaboration de la politique et Étape 4 – Approbation de la politique: le gouvernement du Canada dispose de deux instruments pour prendre des décisions plus éclairées à l’étape de l’élaboration de ses politiques : les évaluations environnementales stratégiques (EES), et les résumés de l’étude d’impact de la réglementation (REIR). Un REIR est préparé lors de l’élaboration des politiques qui sont de nature réglementaire; un processus similaire pourrait être prévu pour les autres politiques. Les EES et les REIR se situent généralement à des étapes différentes. Dans le cas de l’élaboration de politiques relatives aux approches axées sur le cycle de vie, l’EES et le REIR seraient préparés simultanément, dès l’étape 3. Ces deux instruments serviraient à analyser les intrants économiques, environnementaux et sociaux requis aux fins de mettre en œuvre la politique ainsi qu’à prévoir les impacts environnementaux, économiques et sociaux pouvant découler de cette mise en œuvre. Cela permettrait au ministre et au sous ministre de disposer, à l’étape 4 (approbation de la politique), d’une information complète et pertinente avant de procéder à l’élaboration d’une nouvelle politique et de la soumettre à l’approbation du Cabinet.

Étape 5 – Élaboration du programme et Étape 6 – Mise en œuvre de la politique: il faut définir des indicateurs de mesure du rendement pour faire le suivi de la mise en œuvre des politiques dans le secteur public. Ces indicateurs serviraient à déterminer l’efficacité d’une politique en fonction d’attributs économiques, environnementaux et sociaux qui lui sont propres. Les indicateurs seraient en principe établis à l’étape 3 (élaboration de la politique) et seraient fonction des différents intrants et impacts mis en lumière par l’EES et le REIR. L’analyse effectuée aux premières étapes servirait à étayer les étapes subséquentes, comme l’étape 5 (élaboration du programme) et l’étape 6 (mise en œuvre de la politique). À l’étape de la mise en œuvre, on examinerait les objectifs stratégiques visés au départ (tels que définis aux étapes de la planification) par rapport à la mesure dans laquelle ils sont atteints. Les quatre étapes en question seraient enchâssées de manière à assurer l’interconnexion de l’analyse, de l’intégration et de la mesure du rendement.

Les principaux avantages des approches axées sur le cycle de vie tiennent au fait que celles ci reposent sur une approche systémique et se situent en perspective de multiples indicateurs. Les approches axées sur le cycle de vie aident à déterminer les points sur lesquels se concentrer afin de réduire à la fois les intrants et les impacts, et elles fournissent un repère permettant aux administrations publiques et aux entreprises de comparer différentes solutions possibles en vue d’atteindre leurs cibles de réduction des intrants et des impacts. Du fait que l’on prend en compte de multiples intrants et impacts, et ce, durant tout le cycle de vie, il devient possible de mieux connaître l’incidence holistique d’un produit, d’une technologie ou d’un procédé, ce qui permet d’atténuer efficacement les risques connexes. Notamment, on peut saisir le risque dans son intégralité et déterminer les facteurs en jeu. Les impacts sociaux et environnementaux sont souvent négligés, car ils sont plus difficiles à quantifier que les impacts économiques; il est plus facile d’en tenir compte lorsque l’on a recours à des approches axées sur le cycle de vie. Ces approches permettent aux administrations publiques et aux entreprises de déterminer les points névralgiques – c’est à dire les éléments qui auront la plus forte incidence –, et ainsi de mieux cibler leurs efforts. De plus, une organisation sera à même de prendre des décisions afin de réduire l’impact associé à une étape donnée du cycle de vie (par exemple la fabrication) et d’accroître l’impact d’une autre étape (comme l’élimination). Les décideurs peuvent utiliser ces approches pour mieux connaître les effets éventuels des choix qui s’offrent à eux en tenant compte des différents impacts qui jalonneront l’ensemble du cycle de vie, ce qui leur permettra de choisir en tenant dûment compte des compromis.

La portée de l’information prise en compte dans l’approche axée sur le cycle de vie – nature des impacts ou étapes du cycle de vie – peut influer sur la robustesse des résultats. La prise en compte d’un impact environnemental unique, par exemple les émissions de GES, élimine dans la pratique la capacité d’identifier, au moyen des approches axées sur le cycle de vie, les compromis associés à différents impacts environnementaux, comme l’utilisation d’eau ou d’électricité et l’impact cumulatif connexe§. Ce point a été souligné dans l’optique des mécanismes reliés à l’empreinte carbone8. Si l’on se contente de prendre en compte certains aspects du cycle de vie, comme la production ou la fin de la durée de vie, cela aura pour effet de réduire la capacité d’éviter des transferts involontaires du fardeau d’une étape à une autre, ce qui constitue l’un des principaux objectifs des approches axées sur le cycle de vie9

The main strengths of Life Cycle Approaches are that they are based on a systems approach and provide the perspective of multiple indicators.

Bon nombre des concepts, des programmes, des outils, des données et de l’information décrits dans la suite de ce rapport ont été conçus de manière à pouvoir incorporer les approches axées sur le cycle de vie au processus décisionnel. Les approches axées sur le cycle de vie peuvent s’appliquer à différentes étapes, y compris au niveau des matières, des produits, des technologies, des projets ou des services. Leur application au niveau des projets est importante aux fins d’améliorer les résultats rattachés à l’empreinte de l’extraction des ressources, comme c’est le cas dans les secteurs du pétrole, du gaz naturel et des mines. Par contre, l’ajout de cette perspective peut être source de confusion si l’on ne se fonde pas sur des normes uniformes et acceptées. L’utilisation qui est faite des observations ou des résultats associés aux approches axées sur le cycle de vie est un autre aspect important.


[§] L’avantage qu’il y a à utiliser un seul paramètre (p. ex., le carbone) est que cela réduit le fardeau informationnel pour les entreprises et que cela facilite les comparaisons.

[8] Schmidt, 2009.

[9] Curran, 2009.