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Notre processus aide le Canada à trouver des solutions de développement durable intégrant les considérations environnementales et économiques afin d'assurer la prospérité et le bien-être de notre nation.

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We rigorously research and conduct high quality analysis on issues of sustainable development. Our thinking is original and thought provoking.

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We convene opinion leaders and experts from across Canada around our table to share their knowledge and diverse perspectives. We stimulate debate and integrate polarities. We create a context for possibilities to emerge.

CONSEILLER

We generate ideas and provide realistic solutions to advise governments, Parliament and Canadians. We proceed with resolve and optimism to bring Canada’s economy and environment closer together.

2.0 Portrait de la situation – Face aux éléments

Dans un contexte de changement climatique, le passé n’est plus un bon guide vers l’avenir. Les entreprises qui planifient d’avance peuvent limiter les risques de perte et profiter des occasions d’affaires, obtenant ainsi un avantage à court et à long terme.

Les entreprises et les secteurs de l’industrie gèrent déjà un éventail de possibilités et de risques d’affaires, certains liés à des conditions météorologiques extrêmes et imprévisibles. L’adaptation aux possibilités et aux risques liés au changement climatique est-elle différente? Comment les entreprises perçoivent-elles leur exposition aux possibilités et aux risques liés au changement climatique, et comment gèrent-elles la question? Pourquoi les entreprises devraient-elles envisager l’adaptation au changement climatique? Qu’est-ce qui incite réellement les entreprises à agir et à investir dans des mesures pour renforcer leur résilience aujourd’hui, et qu’est-ce qui pourrait les y inciter à l’avenir? Le présent chapitre explore ces questions.

2.1 L’EXPOSITION DES ENTREPRISES

Les entreprises ont toujours été confrontées aux risques découlant de la variabilité du climat et des changements environnementaux. Dans le secteur des ressources, c’est une réalité quotidienne; planifier en fonction des conditions météorologiques et du climat saisonnier et s’y ajuster est la façon normale de faire des affaires, et les entreprises ont développé des pratiques exemplaires pour réduire l’exposition aux risques matériels et environnementaux. Les entreprises d’extraction pétrolière et gazière extracôtière de l’Est construisent des plateformes qui résistent aux ouragans de l’Atlantique et les producteurs pétroliers et gaziers de l’Ouest réussissent à fonctionner dans un vaste éventail de conditions climatiques. Les entreprises agricoles composent avec les inondations et les sécheresses et optimisent la production en fonction des prévisions météorologiques. Les entreprises de foresterie et de tourisme sont habituées à composer avec les changements environnementaux, y compris les perturbations naturelles comme les incendies de forêt.

Néanmoins, il existe une différence entre le fait de composer à court terme en s’appuyant sur des expériences antérieures qui se sont déroulées dans un climat stable et celui de se préparer à des changements continus à long terme. Par exemple, l’industrie ferroviaire reconnaît qu’elle a besoin de meilleures technologies pour gérer les risques d’avalanche causés par les conditions de neige changeantes et que l’augmentation du niveau de la mer et les risques d’inondation dans les estuaires côtiers influeront sur ses décisions en matière d’exploitation et de choix des sites12. Planifier d’avance en tenant compte des effets futurs du changement climatique signifie également modifier les systèmes de gestion conventionnels pour y introduire systématiquement une plus grande marge d’incertitude qu’à l’habitude. La perspective que la saison des ouragans soit de plus en plus intense, par exemple, pourrait justifier de renforcer les plateformes de forage, un investissement jugé jusque-là trop coûteux. De même, la possibilité de sécheresses et « d’années inhabituellement humides » à la fois plus graves et plus fréquentes dans les Prairies13 pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie et les activités.

Pour les entreprises qui commencent à évaluer les répercussions du changement climatique sur leurs propres affaires, le tableau 1 montre différents types de risques et de possibilités auxquels sont exposés des secteurs de l’industrie. Certains risques sont internes, d’autres émergent dans les chaînes d’approvisionnement et d’autres encore concernent des aspects plus généraux de la société comme les marchés, les attentes des intervenants et l’environnement réglementaire.

TABLEAU 1

Puisque nous vivons dans une économie mondiale caractérisée par la réduction des inventaires, de longues chaînes d’approvisionnement et une livraison juste à temps, il n’est pas impossible que le changement climatique engendre des risques systémiques. Le climat mondial est complexe. Des changements à l’un de ses aspects, par exemple l’augmentation de la température, entraînent des effets en cascade sur d’autres aspects, comme l’augmentation du nombre et de la fréquence des pluies abondantes et des inondations. La réalité est que de nombreux effets différents du changement climatique – se concrétisant en événements soudains ou de plus en plus importants au fil du temps – pourraient se produire en même temps en différents endroits. En outre, en raison des liens entre les marchés et les sociétés, il est difficile de prévoir où, quand et comment une situation pourrait devenir instable et augmenter du même coup l’exposition des entreprises aux risques climatiques. Par exemple, la stratégie de croissance d’une entreprise qui mise sur un marché émergent pour l’approvisionnement en intrants et l’achat de biens et services pourrait être affectée par le changement climatique. Des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et instables dans ce marché émergent pourraient perturber la chaîne d’approvisionnement, réduire les perspectives de croissance de la clientèle et modifier les préférences des consommateurs.

2.2 La connaissance actuelle des possibilités et des risques

Pour comprendre l’engagement des entreprises envers l’adaptation au changement climatique au Canada, nous avons analysé deux sources d’information sur la perception des entreprises de leur exposition aux possibilités et aux risques liés aux effets physiques du changement climatique.

PREMIÈREMENT, nous avons étudié les réponses des entreprises canadiennes au Investor’s Carbon Disclosure Project (CDP) entre 2003 et 2010, qui sont disponibles publiquement[b]. Le sondage du CDP cible les plus grosses entreprises en termes de capitalisation boursière. La participation au sondage est volontaire; le taux de réponse global est d’environ 46 % en 2010, et 37 % des réponses sont à la disposition du public[c].

DEUXIÈMEMENT, nous avons examiné les documents annuels sur les valeurs mobilières de 35 entreprises canadiennes issues de 7 industries (produits chimiques et engrais, assurances, pétrole et gaz, papier et produits forestiers, pipelines, transports, services publics) et ayant une capitalisation boursière de plus de 1 milliard de dollars pour 2008 et 2010. Les sociétés cotées en bourse au Canada sont depuis longtemps tenues de divulguer les informations susceptibles d’être importants pour les investisseurs (c.-à-d. les informations qu’un « investisseur raisonnable » prendrait en compte dans l’évaluation de la situation d’une entreprise). Afin de déterminer si les entreprises canadiennes perçoivent des risques importants découlant des effets physiques du changement climatique, nous avons étudié les rapports annuels et les formulaires d’information, y compris les rapports de gestion, tels que déposés dans le système d’information des Autorités canadiennes en valeurs mobilières.

VOICI CE QUE NOUS AVONS DÉCOUVERT :

Les entreprises canadiennes comprennent de mieux en mieux les risques potentiels que présentent les effets physiques du changement climatique pour leurs affaires. Notre analyse des réponses au CDP révèle qu’en 2003, 17 % des répondants canadiens ont indiqué percevoir une exposition aux effets physiques du changement climatique; toutefois, en 2010, 56 % des répondants ont indiqué être exposés à ces risques.

Les conditions météorologiques violentes constituent le risque le plus souvent mentionné. En combinant toutes les réponses données au fil des années, ce qui permet d’atténuer leur variabilité dans le temps, nous avons pu étudier les types d’effets physiques qui préoccupent les entreprises. Les entreprises sont clairement conscientes que des événements météorologiques plus violents et plus fréquents risquent d’endommager les infrastructures, les installations ou les équipements existants : 39 % des répondants mentionnent que les événements météorologiques violents représentent un risque pour eux. Les effets des changements possibles quant à l’écoulement des eaux de surface et aux précipitations sont eux aussi mentionnés assez fréquemment (23 %). La figure 1 montre les types d’effets qui préoccupent le plus les entreprises selon notre analyse du CDP.

FIGURE 1

Les entreprises considèrent également que des possibilités découlent des effets physiques du changement climatique. La mention de possibilités a augmenté entre 2003 et 2010, et les réponses rassemblées au cours des huit années couvertes par l’analyse nous ont permis de voir si les entreprises canadiennes perçoivent des possibilités liées au changement climatique, mais aussi comment elles les perçoivent. Dans l’ensemble, 38 % des répondants canadiens au CDP indiquaient que des possibilités étaient susceptibles de se présenter, principalement en raison de la réduction des coûts de production, de l’augmentation de la demande de biens ou de services et de la diminution de la concurrence dans certains secteurs d’activité existants. Beaucoup moins de répondants ont mentionné les possibilités d’affaires liées aux nouveaux types de produits et de services, mais ceux qui l’ont fait ont principalement mentionné de nouveaux produits financiers et les possibilités de mise en valeur des ressources dans l’Arctique. La perception des possibilités a changé au fil du temps : en 2003, aucune entreprise canadienne ne percevait de possibilités liées aux effets physiques du changement climatique, mais en 2010, 43 % le faisaient.

La perception du changement climatique comme une source de possibilités ou de risques diffère d’un secteur industriel à l’autre.

La figure 2, basée sur les réponses au CDP, montre dans quelle mesure les entreprises perçoivent des possibilités ou des risques liés aux effets physiques du changement climatique par secteur industriel. Dans l’ensemble, le changement climatique représente davantage une source de risques de perte qu’une source de possibilités. C’est particulièrement vrai pour les secteurs des services publics, de l’énergie, de la fabrication et des biens d’équipement de même que des transports, dans lesquels les risques l’emportent sur les possibilités par 20 points de pourcentage ou plus. Le secteur des services financiers et des assurances est celui qui est le plus susceptible de percevoir des possibilités liées aux effets physiques du changement climatique. Les trois secteurs les plus représentés dans les réponses canadiennes au CDP sont ceux de l’énergie, des services financiers et des assurances ainsi que des ressources naturelles et de l’exploitation minière. Nous formulons ici des observations générales sur chacun de ces secteurs :

// Services financiers et assurances : Les banques et les entreprises de services financiers ont tendance à rapporter à la fois des niveaux élevés de risques perçus (y compris des types de risques rarement mentionnés par d’autres secteurs) et des niveaux élevés de possibilités perçues. Les réponses au CDP de ce secteur sont les plus complètes et les plus approfondies : elles présentent un éventail de risques et d’effets et décrivent leurs répercussions commerciales.

// Ressources naturelles et exploitation minière : Les réponses des entreprises de ce secteur reflètent une préoccupation modérée envers les risques et les possibilités potentiels. Ces entreprises rapportent davantage des problèmes particuliers découlant des changements physiques, comme les effets sur les chaînes d’approvisionnement internationales ou sur les activités à l’étranger, l’accès restreint ou limité aux installations en raison du manque de fiabilité des routes et chemins hivernaux de même que les possibilités potentielles du réchauffement de l’Arctique.

// Énergie : Les entreprises de ce secteur sont les moins susceptibles de rapporter des possibilités liées au changement climatique et étaient au deuxième rang des entreprises les moins susceptibles de rapporter une exposition aux risques matériels parmi tous les secteurs. Il n’était pas rare pour les entreprises énergétiques d’accorder moins d’importance aux risques matériels posés par le changement climatique qu’aux risques posés par les politiques d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES).

FIGURE 2

Dans la plupart des cas, les effets physiques du changement climatique ne sont pas considérés comme des risques importants. Comparativement à celui de 2008, le taux de divulgation de risques liés au changement climatique en 2010 a augmenté dans les secteurs des services publics et des transports, selon les documents annuels relatifs aux valeurs mobilières. Néanmoins, la qualité et le taux de divulgation demeurent limités : l’analyse des documents relatifs aux valeurs mobilières de 35 entreprises montre peu d’exemples de risques importants liés au changement climatique[d]. Trois risques importants ont été établis : les dommages potentiels aux installations de production d’électricité et les pertes de recettes liées aux changements du débit de l’eau et de la configuration des vents; la perturbation des activités, des infrastructures et des propriétés ferroviaires ainsi que les répercussions négatives sur les résultats financiers et les liquidités liées à des conditions météorologiques violentes plus fréquentes; les menaces pour les activités posées par les inondations dues aux tempêtes. Certaines entreprises des secteurs des pipelines, des produits chimiques et engrais, et des services publics divulguent que les conditions météorologiques violentes, la disponibilité et la qualité de l’eau ainsi que la saisonnalité (une source de risques opérationnels) posent des risques importants pour leurs affaires, mais ne les associent pas au changement climatique. De façon tout aussi remarquable, les compagnies d’assurance ne divulguent rien sur les risques importants que pourrait occasionner le changement climatique.

Les entreprises ont tendance à fournir beaucoup plus d’informations sur la manière dont le changement climatique pourrait les toucher dans les rapports volontaires que dans les documents obligatoires relatifs aux valeurs mobilières. Cette constatation est issue d’une analyse comparative entre les documents relatifs aux valeurs mobilières de 35 entreprises en 2010 et les réponses de ces entreprises au CDP, lorsqu’elles étaient disponibles. Par exemple, les entreprises du secteur des produits chimiques et engrais indiquent peu ou pas de risques découlant des effets physiques du changement climatique dans leurs documents obligatoires, mais, dans leurs réponses au CDP, elles décrivent comment l’augmentation du niveau de la mer pourrait perturber la logistique de transport et l’accès aux ports, et traitent de l’allongement des saisons de culture dans certains marchés. Les sociétés pétrolières et gazières abordent les risques découlant des effets physiques comme les changements dans la disponibilité de l’eau, le raccourcissement des périodes de production ou d’exploration dans les zones « à accès hivernal » ainsi que l’augmentation des températures affectant le fonctionnement efficace des équipements, mais uniquement dans leurs réponses au questionnaire du CDP.

2.3 LES OBSTACLES AUX MESURES CIBLÉES

La connaissance par les entreprises des possibilités et des risques du changement climatique s’améliore dans le monde entier, mais les efforts concrets pour intégrer ces risques de manière systématique et explicite dans la planification des activités, les pratiques et les investissements sont moins manifestes15. En 2009, par exemple, Acclimatise a conclu que les plus grandes entreprises du Royaume-Uni n’avaient pas encore ajusté leurs systèmes de gestion des risques commerciaux pour permettre de se préparer aux effets physiques futurs16. Plus récemment, l’analyse des réponses mondiales au CDP par l’Organisation de coopération et de développement économiques a révélé que moins d’un dixième des entreprises conscientes des possibilités et des risques du changement climatique gère ces possibilités et ces risques17.

Pour examiner la situation au Canada, nous avons mené 27 entrevues semi-structurées avec des entreprises et des associations industrielles dans 10 secteurs industriels[e]. Nous reconnaissons que la taille de l’échantillon et la participation volontaire à l’entrevue font que nos constatations offrent une indication plutôt qu’une représentation des points de vue des entreprises canadiennes. Toutefois, ces entrevues, jumelées à nos analyses du CDP et des divulgations d’ordre financier, de même que les discussions lors des séances avec les intervenants ont donné lieu aux observations suivantes[f].

Il existe une certaine confusion entre l’atténuation des émissions de GES, l’adaptation aux politiques d’atténuation des émissions de GES et l’adaptation au climat futur. Les entreprises montrent une compréhension claire de l’importance de l’atténuation et sont aptes à rendre compte des efforts visant à réaliser des réductions d’émissions et des économies d’énergie. Par contre, il existe une certaine confusion quant à la signification de « l’adaptation ». Nous avons remarqué que, dans certains cas, des entreprises incluaient dans leur définition l’adaptation au changement du paysage énergétique changeant et aux exigences en matière de réduction des émissions. Un sondage mené en 2009 par Ressources naturelles Canada a fait remarquer que sur les quelque 40 % des entreprises prétendant prendre des mesures pour s’adapter, 73 % d’entre elles décrivaient des mesures d’atténuation et seulement 18 % décrivaient des mesures d’adaptation[g],18.

Les entreprises s’adaptent couramment aux événements météorologiques violents, mais l’ampleur des mesures d’adaptation aux effets graduels à plus long terme du changement climatique n’est pas claire. À part quelques secteurs industriels « sensibles au climat », comme la foresterie, l’agriculture et le tourisme, la perception dominante est que les effets du changement climatique sont une prolongation des effets liés au temps violent et qu’ils sont familiers et gérables. Selon notre interprétation de ces points de vue, l’étude que les entreprises font des risques liés au changement climatique n’est pas complète. Il est possible qu’elles ne comprennent pas pleinement les risques cumulatifs du changement graduel des conditions météorologiques, incluant les incidences « à l’extérieur des murs de l’usine » comme les interruptions de la chaîne d’approvisionnement ou les réactions d’adaptation du secteur financier, qui comprennent des rajustements à la couverture d’assurance et à ses coûts. Les personnes interviewées représentant les secteurs de la foresterie, de l’agriculture et du tourisme, par contre, ont indiqué que le changement climatique futur pouvait entraîner une transformation importante de leur industrie. L’une d’entre elles a souligné que « l’adaptation éclipsera toute discussion sur l’atténuation des émissions — elle deviendra le plus important enjeu stratégique au cours des trois à cinq
prochaines années »19.

En raison des coûts et de l’incertitude, il est difficile de justifier la transformation des pratiques de base et de la stratégie d’affaires en prévision d’effets futurs. Il est évident que les entreprises ne saisissent pas la valeur d’apporter des ajustements et de réaliser des investissements aujourd’hui pour favoriser la résilience à des effets qui peuvent ou non se matérialiser à long terme, même si elles devaient profiter de ces ajustements. Une personne interviewée a résumé le défi que constitue la décision d’ajuster les pratiques de base et la stratégie d’affaires de la façon suivante : « Il est difficile de planifier en fonction de risques qui ne se matérialiseront que dans 20 à 40 ans et encore plus difficile de justifier de dépenser de l’argent maintenant pour des risques que les gens ne comprennent pas20. » Les discussions avec les intervenants ont renforcé ce sentiment en soulignant les difficultés à traduire les données et les informations sur le changement climatique et ses incidences en possibilités et en risques économiques pour une entreprise donnée.

Une approche réactive — soit s’adapter à mesure que les effets physiques du changement climatique se manifestent — est perçue comme étant suffisante. Un point de vue courant veut que le changement climatique ne soit qu’un type de risque commercial, géré comme tout autre type de risque au moyen des pratiques existantes de gestion des risques et de continuité des affaires de l’entreprise. Non seulement estime-t-on que les systèmes de gestion existants suffisent pour gérer les risques liés au changement climatique, on estime également que les entreprises peuvent composer avec des changements lents et progressifs en ajustant les pratiques progressivement elles aussi — comme elles l’ont toujours fait pour tous les types de changement ou de nouveau risque. Certaines entreprises considèrent que les changements lents et graduels, comme l’arrivée d’une espèce envahissante, le déplacement des zones de croissance agricoles, l’augmentation du niveau de la mer et la diminution du débit d’eau, sont trop éloignés dans le temps pour s’en inquiéter dans le cadre de la planification actuelle des activités. Notre analyse du CDP a également confirmé cela en révélant que peu d’entreprises canadiennes ont rapporté avoir préparé ou rajusté des plans pour contrer de manière explicite les risques croissants associés au changement climatique. La situation était la même en ce qui concerne l’exploitation des possibilités : même si plus d’un tiers des entreprises ayant répondu au sondage indiquaient qu’elles percevaient des possibilités commerciales potentielles liées aux effets physiques du changement climatique, elles étaient peu nombreuses à s’être engagées dans des activités de planification opérationnelle axées sur l’exploitation de ces possibilités.

2.4 L’ANALYSE DE RENTABILISATION

Les incidences du changement climatique sont déjà manifestes au Canada et dans le monde, et toutes les entreprises — peu importe le secteur, le lieu et la taille — sont confrontées à des effets directs aussi bien qu’indirects sur leurs affaires. Les conditions météorologiques changeantes et les effets physiques qui en résultent (p. ex. la disponibilité réduite de l’eau dans certaines régions) peuvent affecter le rendement financier, opérationnel, environnemental et social des entreprises. Les entreprises qui planifient de manière proactive en fonction du changement climatique peuvent éviter plusieurs des pires effets du changement climatique et profiter des possibilités qui se présentent.

L’analyse de rentabilisation pour chaque entreprise dépend de nombreuses variables. Par exemple, pour Entergy, un producteur et distributeur d’électricité œuvrant sur la côte américaine du golfe du Mexique, sujette aux ouragans, les arguments en faveur de l’action s’articulent sur la préservation de sa clientèle, le bien-être de ses employés et des collectivités qu’elle sert et des milliards de dollars d’investissements21.

Toutefois, il en dégage qu’un plan de mise en oeuvre global d’agir en prévision des effets à venir est clair pour de nombreuses raisons :

// LE CLIMAT CHANGE DÉJÀ; LA SOCIÉTÉ DOIT S’ADAPTER. Les rapports antérieurs de la série Prospérité climatique de la TRN ont clairement expliqué que le Canada et le monde sont confrontés à un changement inévitable et continu des conditions climatiques. Même si le monde réduit immédiatement et radicalement les émissions de gaz à effet de serre, notre environnement, notre société et notre économie devront composer avec un climat changeant pendant de nombreuses décennies en raison des émissions déjà envoyées dans l’atmosphère. Et puisque la réduction des émissions de GES actuelles limitera la rapidité et l’ampleur du changement climatique à venir, les gouvernements, les collectivités, les entreprises et les ménages doivent tous prendre des mesures autant pour s’adapter aux conséquences du changement climatique déjà enclenché que pour réduire les émissions futures de GES.

// LES ENTREPRISES SONT SUSCEPTIBLES D’ÊTRE DIRECTEMENT TOUCHÉES. Les actifs et les chaînes d’approvisionnement, la santé et la sécurité des employés ainsi que les collectivités et les environnements où les entreprises sont implantées pourraient tous être affectés22. Certaines entreprises sont particulièrement vulnérables, notamment celles dont les activités sont sensibles au climat et aux conditions météorologiques, qui ont des chaînes d’approvisionnement complexes, qui dépendent d’immobilisations corporelles de longue durée ou qui opèrent dans des environnements à la limite (ou proches) de seuils climatiques ou dans des zones de transition (p. ex. des régions reposant sur du pergélisol discontinu). Dans un monde où le climat est de plus en plus instable, les températures, de plus en plus chaudes et les précipitations, changeantes, les infrastructures et les immobilisations construites en fonction de critères et de paramètres de conception basés sur les conditions climatiques passées risquent de défaillir. Les effets du changement climatique pourraient faire accroître la fréquence à laquelle les seuils de conception, d’exploitation et de sécurité sont dépassés, entraînant des coûts liés à l’entretien et aux réparations, à une durée de vie plus courte, aux déclassements précoces ou aux dépenses d’immobilisation supplémentaires pour de nouveaux actifs qui peuvent s’avérer nécessaires.

// LES ENTREPRISES SERONT EN OUTRE CONFRONTÉES À DES IMPACTS INDIRECTS. Les forces extérieures au marché, comme les politiques, la réglementation et les activités des groupes d’intérêt, changeront considérablement la façon de fonctionner des entreprises. Les effets indirects du changement climatique dans l’ensemble des chaînes de valeur des entreprises sont difficiles à ignorer. Évaluer les effets potentiels du changement climatique sur une entreprise exige de tenir compte de la position adoptée par les investisseurs, les prêteurs, les actionnaires, les assureurs et les partenaires externes comme les gouvernements et les collectivités. Les perceptions et les attentes des intervenants exerceront probablement une influence sur le permis d’exploitation d’une entreprise et l’environnement réglementaire, de même que sur sa réputation. Un rapport produit par quatre investisseurs institutionnels traitant de quatre secteurs d’investissement sensibles au changement climatique indique que « le changement climatique est désormais considéré comme l’un des plus grands défis à long terme de la communauté des investisseurs23 ». Certains investisseurs institutionnels se préoccupent des répercussions potentielles sur la valeur des entreprises et encouragent activement les entreprises à évaluer et à divulguer les possibilités et les risques liés au changement climatique dans le cadre de leur stratégie d’affaires.24

// DES MESURES RAPIDES PEUVENT APPORTER DES AVANTAGES TANGIBLES. Les entreprises qui agissent rapidement afin d’évaluer et de gérer les possibilités et les risques liés aux conditions météorologiques et climatiques changeantes peuvent économiser de l’argent et se donner les moyens de satisfaire les attentes changeantes des intervenants. Le récent rapport de la TRN intitulé Le prix à payer : répercussions économiques du changement climatique pour le Canada a conclu que le changement climatique pourrait générer des coûts élevés au Canada et que de petits investissements dans des mesures d’adaptation pourraient engendrer d’importantes économies25. Les avantages de l’adaptation sont locaux et reviennent souvent à ceux qui en paient les coûts.

Dans de nombreux cas, le fait de reporter l’adaptation, d’attendre davantage d’informations de meilleure qualité sur les effets futurs et de s’appuyer sur des solutions de type juste à temps est plus coûteux que l’adoption d’une attitude proactive26. Premièrement, il est souvent moins coûteux d’intégrer à l’avance le changement climatique aux dépenses d’immobilisations que de rénover les immobilisations plus tard. Deuxièmement, renforcer la capacité interne de composer avec le changement climatique prend du temps. On ne peut acquérir les ressources humaines, la gouvernance et les compétences nécessaires pour gérer efficacement de nouveaux défis du jour au lendemain. Troisièmement, le fait de réagir aux événements climatiques ou météorologiques par des mesures d’adaptation ponctuelles laisse les entreprises vulnérables aux changements à long terme. Quatrièmement, la technologie doit se bâtir au fil du temps; toutes les « solutions » à nos problèmes d’adaptation ne sont pas encore disponibles sur le marché. Enfin, les investissements visant à gérer les risques commerciaux liés au changement climatique peuvent réduire la vulnérabilité des entreprises aux risques actuels liés aux conditions météorologiques, à l’eau et aux autres risques environnementaux.

// L’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE N’EST PAS NÉCESSAIREMENT COMPLEXE OU COÛTEUSE. En intégrant les risques liés au changement climatique aux autres risques commerciaux, les entreprises peuvent tirer parti de l’expertise existante dans leur organisation — celle des gestionnaires en durabilité, en approvisionnement, en continuité des activités et en environnement — et introduire la réflexion sur l’adaptation dans les systèmes de gestion existants. Plusieurs mesures gratuites ou peu coûteuses peuvent être prises pour améliorer le rendement des infrastructures et des actifs et pour générer des économies. Pour composer avec des risques d’inondation croissants, par exemple, les entreprises peuvent déménager les équipements essentiels et les objets de grande valeur financière vers les étages supérieurs ou en hauteur. Les mesures d’économie de l’eau sont une réaction peu coûteuse au stress hydrique saisonnier. La ventilation naturelle et la création de zones d’ombre constituent une solution peu coûteuse pour les entreprises situées dans des villes exposées à la chaleur extrême tout en permettant d’économiser l’énergie.

// LES PREMIERS À AGIR OBTIENDRONT UN AVANTAGE CONCURRENTIEL. Le changement climatique présente des possibilités commerciales pour les entreprises27 — possibilités d’accéder à de nouveaux marchés, de mettre au point de nouvelles technologies et de nouveaux outils, et de demeurer à l’avant-garde de la réglementation. Ces possibilités peuvent être la source d’avantages concurrentiels — ou de désavantages si un concurrent y parvient le premier. Les entreprises qui sont en mesure de fournir des biens sensibles au climat (p. ex. en faisant pousser des récoltes moins viables ailleurs) ou qui ont ajusté leurs processus de planification et de prise de décisions au changement climatique peuvent obtenir un avantage concurrentiel.

2.5 LES MOTIVATIONS À AGIR

Comme l’engagement du secteur privé envers l’adaptation en est à ses débuts, il est essentiel de tirer des enseignements des expériences des entreprises qui mettent déjà en œuvre des stratégies pour se préparer aux incidences futures du changement climatique. Un dialogue direct avec les entreprises est nécessaire pour comprendre les motivations, les obstacles et les facteurs habilitants. D’après nos 13 études de cas, nous avons conclu que quatre facteurs constituent les principales motivations à s’adapter dès aujourd’hui au changement climatique[h]. Ce sont des points de départ pour les gouvernements et les autres acteurs cherchant à intéresser les entreprises à cet enjeu.

// VOIR SOI-MÊME LES EFFETS : Beaucoup de « pionniers de l’adaptation » ont fait eux-mêmes l’expérience des incidences du changement climatique. Lorsque ces effets sont coûteux ou ternissent la marque et la réputation d’une entreprise, celle-ci a tendance à prioriser l’adaptation. L’expérience personnelle fait évoluer la question du changement climatique d’un problème abstrait et distant à un risque réel et imminent pour le rendement et les opérations.

// COMPRENDRE LE LIEN ENTRE LES EFFETS PHYSIQUES ET LA RÉUSSITE EN AFFAIRES : Les pionniers de l’adaptation comprennent comment les effets directs et indirects du changement climatique influent sur la capacité des entreprises d’atteindre certains objectifs, qu’il s’agisse d’objectifs financiers, d’ententes sur le niveau de service, de responsabilités fiduciaires ou de normes professionnelles. Par conséquent, la compréhension de ces interactions a tendance à être une condition préalable pour prendre cet enjeu au sérieux.

// ÊTRE À L’ÉCOUTE DES INTERVENANTS : Les entreprises qui comprennent que la durabilité est un impératif commercial reconnaissent que l’adaptation au changement climatique est un enjeu en matière de rendement. Les entreprises tournées vers l’avenir tiennent compte des tendances mondiales émergentes comme les examens de plus en plus minutieux de la part des investisseurs, des gouvernements, des banques, des assureurs et des ONG en ce qui concerne l’adaptation au changement climatique et la gestion des risques connexes par les entreprises[i]. Le potentiel du changement climatique de créer ou d’exacerber des tensions menant à des dommages pour la réputation, notamment en raison des répercussions des activités de l’entreprise sur l’environnement et les collectivités locales, doit également être pris en compte. Les entreprises situées dans des collectivités résilientes connaîtront moins de perturbations des affaires dues au climat et causées par les absences des employés et les interruptions des chaînes d’approvisionnement locales28.

// BIEN GÉRER LES RISQUES : Il est souvent difficile de distinguer l’adaptation au changement climatique de la gestion générale des risques d’affaires. La distinction est artificielle ou arbitraire parce que les entreprises voient les risques climatiques en parallèle avec les autres risques existants. S’adapter au changement climatique exigera des changements dans la manière dont les entreprises mènent leurs affaires, mais les entreprises ayant une solide culture de la gestion des risques sont bien placées pour mettre en œuvre des mesures d’adaptation qui amélioreront davantage la gestion des risques d’affaires. Le caractère inséparable de l’adaptation et de la gestion des risques signifie également qu’il ne sera pas facile de suivre la progression du secteur privé dans ses tentatives d’adaptation au changement climatique.

En plus des quatre motivations à agir aujourd’hui, quatre autres motivations se profilent à l’horizon. Ces pressions externes augmenteront sans doute les mesures d’adaptation à l’avenir.

// RÉGLEMENTATION, LÉGISLATION ET NORMES : Certains pays ont instauré des exigences visant à intégrer l’adaptation au changement climatique et les risques connexes dans la planification des activités et les projets29. Les codes, les normes et les lignes directrices façonnant les pratiques professionnelles commencent à intégrer les attentes en matière de changement climatique pour encourager les changements de comportement30.

// RESPONSABILITÉ JURIDIQUE : Les professionnels juridiques commencent à considérer les risques liés au changement climatique comme étant « raisonnablement prévisibles ». Les personnes ayant des responsabilités fiduciaires (directeurs de société, syndics, etc.) et les conseillers professionnels (ingénieurs, experts-conseils en impact environnemental et social, etc.) peuvent faillir à leur tâche s’ils ne tiennent pas compte de ces risques et ne les divulguent pas de manière proactive31. Même s’il n’existe pas encore de jurisprudence à cet égard, une poursuite ou une menace de poursuite fondée sur des allégations de négligence ou de nuisance, par exemple, pourrait inciter à l’adaptation.

// PRIX ET DISPONIBILITÉ DE L’ASSURANCE : Le nombre de sinistres assurés dans le monde a presque quintuplé depuis 1980, une augmentation attribuable en partie aux tendances climatiques32. Une augmentation du nombre de réclamations signifie souvent une augmentation des primes d’assurance, affectant le bénéfice net des entreprises. Les assureurs peuvent également arrêter de couvrir certains risques dans les régions à risque élevé33. La menace de ce retrait peut inciter la société à prendre des mesures d’adaptation en général, de manière à maintenir l’abordabilité et la disponibilité de la couverture. Les entreprises qui prennent des mesures d’adaptation pour réduire leur exposition pourraient bénéficier de primes d’assurance moins élevées que celles de leurs concurrents.

// ACCÈS AUX CAPITAUX : Jusqu’à maintenant, les horizons à court terme des décisions d’investissement et l’accent mis sur le risque réglementaire lié aux politiques d’atténuation des émissions de GES ont limité les pressions des investisseurs en ce qui concerne les risques liés au changement climatique, ce qui a donné de la valeur aux mesures d’adaptation ayant une courte période de recouvrement. Cela pourrait bientôt changer. En 2010, 78 % des gestionnaires d’actifs nord-américains répondant à un sondage international ont indiqué avoir tenu compte des effets physiques du changement climatique dans leurs décisions d’investissement34. Les établissements de crédit commencent également à intégrer les incidences du changement climatique dans les analyses des risques de crédit et à adapter leurs procédures de diligence raisonnable en conséquence35.


[b] Le Carbon Disclosure Project (CDP) est un effort international qui vise à assurer le suivi des progrès des entreprises dans la gestion des possibilités et des risques liés au changement climatique. S’appuyant sur des réponses volontaires à un sondage annuel composé de questions ouvertes et envoyé aux grandes entreprises, le CDP a monté une base de données complète de réponses d’entreprises depuis 2003. La TRN a analysé 392 réponses disponibles publiquement, dont 75 réponses de 2010. L’analyse complète est disponible sur demande (Wellstead, 2011).

[c] Rapport disponible sur demande (Ceres et le Climate Change Lawyers Network, 2012).

[d] La taille de l’échantillon, soit 35, était suffisante pour que la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario évalue les rapports environnementaux des émetteurs ontariens en 2007 et conclut que la divulgation relative au changement climatique était largement insuffisante et constituée de paragraphes passe-partout (Norme 51-716).

[e] Rapport disponible sur demande (Deloitte 2011).

[f] Les observations quant à l’ampleur et à la qualité des mesures d’adaptation du secteur privé pourraient ne pas rendre compte de l’importance des niveaux réels d’engagement. Les entreprises ont tendance à vouloir préserver la confidentialité de leurs activités d’évaluation et de gestion des risques liés au changement climatique. Certaines perçoivent la divulgation des risques comme un désavantage concurrentiel. D’autres s’inquiètent de la divulgation des risques liés au changement climatique aux actionnaires. D’autres encore s’inquiètent du fait que les intervenants pourraient interpréter une position publique sur l’adaptation au changement climatique comme une attitude cavalière à l’égard de l’atténuation des émissions de GES. Le fait que l’adaptation est indissociable d’une bonne gestion des risque

[g] En raison de la taille de l’échantillon, les résultats sont considérés comme exacts avec une marge d’erreur de 5,6 %, 19 fois sur 20. Comme les entreprises sondées étaient principalement des entreprises perçues comme étant très exposées au changement climatique, notamment dans les secteurs des ressources naturelles, du tourisme et des transports, le sondage n’est pas représentatif de toutes les entreprises canadiennes.

[h] Les études de cas complètes sont disponibles pour téléchargement à l’adresse nrtee-trnee.gc.ca

[i] Un exemple de l’émergence de l’adaptation comme enjeu stratégique et économique sur la scène mondiale est le rapport Global Risks 2012 du World Economic Forum. Ce rapport révèle que le défaut de s’adapter au changement climatique est l’un des risques les plus probables et ayant l’incidence la plus élevée auxquels les gouvernements et les entreprises du monde entier sont confrontés (World Economic Forum, 2012).

[12] Carbon Disclosure Project, 2010; B. Burrows, 2011

[13] Sauchyn, 2010

[14] Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2011

[15] Acclimatise, 2009; Agrawala et coll., 2011; PricewaterhouseCoopers LLP (U.K.), 2010

[16] Acclimatise, 2009

[17] Agrawala et coll., 2011

[18] Environics Research Group, 2010; Horton et Richardson, 2011

[19] Deloitte, 2011

[20] Deloitte, 2011

[21] Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2010

[22] Firth et Colley, 2006; Sussman et Freed, 2008

[23] Insight Investment et coll., 2008

[24] Investor Group on Climate Change, 2012; Institutional Investors Group on Climate Change, 2010

[25] Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2011

[26] Hallegate, Lecocq et de Perthuis, 2011; Acclimatise, 2009; GHK, 2010

[27] UK Trade & Investment, 2011

[28] United Nations Global Compact et coll., 2011

[29] Ministère de l’écologie du développement durable des transports et du logement, 2011; Royaume-Uni, 2008; Étude de cas sur Cameco dans le rapport de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2010

[30] Institut canadien des urbanistes, ND; Ingénieurs Canada, 2009; Association canadienne de normalisation (ACN), 2008; International Council on Mining and Metals, 2009

[31] Koval, 27 octobre 2011

[32] Robinson, 27 octobre 2011

[33] LeBlanc et Linkin, 2010

[34] Institutional Investors Group on Climate Change et coll., 2010

[35] Le Fonds pour l’environnement mondial du Groupe de la Banque mondiale, 2006; Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, 2012