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We generate ideas and provide realistic solutions to advise governments, Parliament and Canadians. We proceed with resolve and optimism to bring Canada’s economy and environment closer together.

Résumé – Face aux éléments

0.1 FACE AUX ÉLÉMENTS

La capacité des entreprises à agir et les mesures qu’elles prennent pour s’adapter aux effets des conditions climatiques changeantes – de normales à extrêmes – détermineront la prospérité économique future du Canada.

Des entreprises de toutes tailles, dans toutes les régions et dans tous les secteurs seront confrontées aux effets directs et indirects du changement climatique sur leurs activités. En outre, puisque nous vivons dans une économie mondiale caractérisée par la réduction des stocks, de longues chaînes d’approvisionnement et la livraison juste à temps, les effets sur une entreprise ont des répercussions en cascade sur d’autres entreprises. La planification proactive en vue du changement climatique peut diminuer les risques de perte et contribuer à tirer profit des débouchés commerciaux créés par les effets irréversibles des gaz à effet de serre (GES) déjà présents dans l’atmosphère.

Toutefois, relativement peu de sociétés semblent adopter une méthode structurée et explicite pour intégrer la gestion des risques et l’adaptation en matière de changement climatique dans leurs activités commerciales régulières. Des entreprises canadiennes envisagent déjà l’atténuation des émissions de GES et la gestion du carbone et prennent des mesures à cet effet, mais elles accordent beaucoup moins d’attention à l’adaptation.

Face aux éléments : Renforcer la résilience des entreprises au changement climatique (rapport-conseil), le cinquième rapport de la série Prospérité climatique réalisée par la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRN), met l’accent sur le rôle important, mais encore peu exploité que les entreprises canadiennes peuvent jouer quant à notre capacité à prospérer dans un monde en réchauffement. En combinant des recherches internes et externes ainsi que les perspectives d’intervenants lors d’événements de la TRN, le présent rapport répond à deux questions : Qu’est-ce que les entreprises peuvent et doivent faire pour se préparer et agir afin de gérer les risques climatiques et les possibilités qui en découlent? Comment les gouvernements peuvent-ils et doivent-ils soutenir les entreprises et leurs plans d’action, seuls et en collaboration avec d’autres?

Du point de vue de la politique publique, l’engagement des entreprises envers l’adaptation est important pour trois raisons. Premièrement, un manque de préparation au climat futur peut nuire au résultat final, affecter les investisseurs, les clients, les employés et, en fin de compte, notre économie et notre société. Deuxièmement, les sociétés fournissant les services essentiels aux résidences et aux entreprises canadiennes comme l’électricité, Internet, le téléphone cellulaire et les transports devraient planifier, bâtir et exploiter des infrastructures tenant compte du climat futur. Troisièmement, un changement climatique présente à la fois des possibilités et des risques pour les entreprises et les secteurs industriels canadiens. Des pays comme le Royaume-Uni étudient et exploitent activement les possibilités liées à l’adaptation, et le Canada devrait en faire autant.

Tout au long du projet, notre approche a été d’apprendre auprès des leaders, de comprendre ce qui favorise et ce qui freine l’adaptation des entreprises et de mettre l’accent sur des tactiques et des stratégies pratiques visant à appuyer et à encourager l’intégration des risques du changement climatique et de l’adaptation à ce phénomène dans les décisions économiques prises dans le secteur privé du Canada.

0.2 ÉTAT D’AVANCEMENT

Les risques et les possibilités découlant des effets du changement climatique sont de plus en plus dans la mire des grandes entreprises canadiennes. En particulier, les entreprises sont conscientes que des événements météorologiques plus fréquents et plus graves risquent d’endommager les infrastructures, les installations et les équipements existants. Cependant, elles ne les considèrent pas nécessairement comme des risques matériels. Les sociétés publiques tendent à fournir beaucoup plus d’information sur la façon dont le changement climatique pourrait les toucher dans des rapports volontaires que dans leurs communications obligatoires sur les valeurs mobilières. De plus, nous avons observé que, dans certains cas, les secteurs des pipelines, des produits chimiques et des fertilisants ainsi que les services d’approvisionnement des entreprises divulguaient des risques matériels dus à des conditions météorologiques graves, à la pénurie et à la qualité de l’eau et à des facteurs saisonniers (une source de risques opérationnels), mais pas dans le contexte d’un changement climatique.

La terminologie, la perception du risque, la vision à court terme et la capacité nuisent à la progression des entreprises en matière d’évaluation et de gestion des risques et des possibilités du changement climatique. Il existe toujours une certaine confusion entre la réduction des émissions de GES, l’adaptation à la politique d’atténuation des émissions de GES et l’adaptation au climat futur. Certaines entreprises ne voient pas la nécessité ou la justification économique de transformer leurs pratiques et stratégies commerciales en prévision de répercussions éventuelles, étant donné que les entreprises gèrent régulièrement les risques et les possibilités liés aux conditions météorologiques extrêmes et imprévisibles; elles croient plutôt que des ajustements peuvent et devraient être apportés lorsque des effets se produisent. Certains gestionnaires des risques et des opérations reconnaissent cette nécessité, mais ont de la difficulté à exprimer les risques et les possibilités commerciales en paramètres significatifs pour les dirigeants et à établir les coûts de l’inaction en matière d’adaptation.

Toutefois, un plan de mise en oeuvre est clair. Le climat change déjà, et les entreprises s’attendent à être touchées directement ou indirectement. L’adaptation au changement climatique renforce la résilience aux risques actuels liés aux conditions météorologiques et à l’eau. En outre, la mise en œuvre de mesures d’adaptation ne doit pas nécessairement être compliquée et coûteuse, elle peut profiter aux relations avec les actionnaires et placer une entreprise en tête de ses homologues de l’industrie.

0.3 APPRENDRE DES « ÉCLAIREURS CLIMATIQUES »

Dans nos études de cas, les expériences de 13 entreprises qui ont ouvert la voie à l’adaptation au changement climatique montrent que des entreprises sont déjà confrontées au défi de l’adaptation et soulignent quatre facteurs clés incitant à l’action aujourd’hui : la capacité et la tendance à faire le lien entre les effets physiques du changement climatique ou les risques et les occasions d’affaires qui en découlent et les objectifs commerciaux, la connaissance des attentes des parties prenantes en matière de rendement environnemental et social et un engagement envers la durabilité comme impératif commercial, de solides pratiques de gestion des risques et une expérience antérieure d’événements ou d’effets climatiques.

Les expériences montrent également qu’il est avantageux et possible d’agir maintenant pour se préparer aux réalités du climat futur. Les avantages perçus comprennent aussi bien la protection de la valeur, notamment en réduisant les risques existants liés aux conditions météorologiques et à l’eau, que la création de valeur, obtenue en exploitant les possibilités et en renforçant sa position dans le marché par rapport aux pairs. À long terme, les avantages augmentent si le changement climatique est intégré aux dépenses en immobilisations afin que les biens et équipements demeurent fiables à l’avenir. Déterminer son exposition aux risques et les options viables de contrôle des risques avant même que les actionnaires en fassent la demande est aussi une façon de créer de la valeur. Les expériences des entreprises illustrent la façon de suivre le Guide de la réussite économique dans le contexte du changement climatique de la TRN présenté à la page suivante.

Étant donné que la gestion des risques et l’entrepreneuriat font naturellement partie des fonctions des entreprises et de l’industrie, on peut assurément présumer qu’une certaine partie du plan d’action du secteur privé en vue de s’adapter au changement climatique s’effectuera sans intervention du gouvernement. Cependant, nos recherches ont révélé que les entreprises avaient besoin du soutien du gouvernement et d’organismes en relation avec elles (associations industrielles, banques, réseaux institutionnels, organismes environnementaux, etc.) pour surmonter cinq obstacles : la vulnérabilité due aux interdépendances, l’absence de soutien en matière de politiques et de réglementation, le manque d’information et d’outils facilitant le processus décisionnel, l’absence d’incitatifs financiers de la part du gouvernement et l’absence d’engagement et de soutien de la part des actionnaires et des investisseurs.

0.4 Renforcer la résilience

Bien qu’elle ne prétende nullement être un tableau complet des besoins uniques et intersectoriels des secteurs industriels du Canada, l’analyse de ce rapport nous amène à tirer trois conclusions. Premièrement, les organismes en relation avec les entreprises doivent présenter davantage la gestion des risques et l’adaptation en matière de changement climatique comme un enjeu commercial plutôt qu’un enjeu environnemental. Des communications ciblées expliquant clairement comment l’adaptation au changement climatique modifie les façons de faire, pourquoi les mesures précoces peuvent être avantageuses et quels sont les coûts de l’inaction en matière d’adaptation aideront les entreprises dans leur processus d’évaluation des risques. Deuxièmement, pour pouvoir passer à l’action, les gouvernements et les entreprises doivent intégrer l’adaptation dans les mécanismes et les processus existants de gestion des risques. Troisièmement, de petites mesures pratiques tout comme des changements systémiques sont nécessaires pour assurer la résilience des entreprises dans le contexte d’un changement climatique. Les obstacles systémiques, comme l’importance accordée au rendement trimestriel, n’affectent pas seulement l’adaptation au changement climatique, mais ils affaiblissent néanmoins les motivations à planifier d’avance et à investir dans des mesures à long terme.

Pour permettre aux entreprises canadiennes de renforcer leur capacité et d’agir en vue de s’adapter dès maintenant au changement climatique et au cours des cinq à dix prochaines années, la TRN recommande les objectifs suivants :

OBJECTIF 1 // ADAPTER L’INFORMATION SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS D’ADAPTATION DES ENTREPRISES : Les agences gouvernementales et les organismes de recherche produisent et distribuent de l’information précieuse pour les entreprises qui se préparent au changement climatique. On peut toutefois faire beaucoup plus pour accroître l’utilisation de ces sources d’information par les entreprises. Il est nécessaire de présenter l’information sur les besoins des entreprises par secteur d’activité et d’implanter des mesures de suivi pour améliorer l’accès à des informations fiables, pertinentes et pratiques sur le changement climatique et pour offrir des conseils pertinents.

OBJECTIF 2 // MIEUX INFORMER LES INVESTISSEURS PAR UNE MEILLEURE DIVULGATION DES INFORMATIONS SUR LES ENTREPRISES : La qualité de la divulgation des informations assure la solidité des marchés financiers; cela comprend la divulgation d’informations sur les risques matériels découlant du changement climatique et de ses impacts. Malgré les indications déjà émises par les Autorités canadiennes en valeurs immobilières, la divulgation des risques climatiques dans les états financiers est nulle ou, dans le meilleur des cas, limitée. Il faut encourager une meilleure application des exigences en matière de divulgation et l’utilisation de méthodes efficaces permettant aux entreprises de démontrer aux investisseurs la valeur de la gestion des risques et des mesures d’adaptation en matière de changement climatique.

OBJECTIF 3 // ACCROÎTRE LA RÉSILIENCE DES INFRASTRUCTURES CRITIQUES :La résilience de nos infrastructures critiques – publiques et privées – aux répercussions du changement climatique est essentielle pour notre prospérité économique : les entreprises qui ne peuvent pas avoir accès aux services essentiels ou acheminer efficacement leurs produits sur le marché sont exposées à des risques concurrentiels. Nous devons donc mettre à profit les processus et les mécanismes existants pour comprendre les risques économiques auxquels nous sommes confrontés et pour encourager les propriétaires ou les exploitants d’infrastructures à évaluer les risques posés par le changement climatique et à prendre des mesures en conséquence. En outre, puisque les entreprises doivent également tenir compte des vulnérabilités au climat des réseaux d’infrastructures critiques dans leurs plans d’entreprise, il est également important de donner accès à cette information.

OBJECTIF 4 // SE PRÉPARER MAINTENANT À L’INNOVATION STRATÉGIQUE FUTURE :Une gestion efficiente et efficace des risques et des possibilités liés au changement climatique exige que les secteurs public et privé planifient d’avance. Les gouvernements doivent prévoir la nécessité de corriger les déficiences du marché entravant l’adaptation à long terme des entreprises. Pour permettre au Canada de s’adapter et de prospérer au cours des décennies à venir dans une perspective de changement climatique, le gouvernement doit adopter une approche axée sur l’avenir en privilégiant les nouveaux investissements en science et en recherche, en évaluant le potentiel des outils reposant sur les mécanismes du marché et en assurant le suivi quant à la disponibilité et au coût des solutions d’adaptation, en intervenant au besoin.